Lancé il y a deux ans, le programme qui devait permettre à l’Australie de disposer d’un nouveau système de sauvetage de sous-marin en détresse tombe à l’eau. C’est ce qu’a confirmé le ministère australien de la défense, qui va annuler le marché de 255 millions de dollars australiens signé avec la société américaine Phoenix International en décembre 2018. La décision est motivée par des retards et fait suite à un audit commandé l’été dernier sur ce projet.
Il visait à doter l’Australie d’un système moderne, adapté à ses actuels sous-marins du type Collins mais aussi aux futurs bâtiments de la classe Attack (développés sur la base du Barracuda français). Un système capable de porter secours à un sous-marin en perdition, en particulier pour l’évacuation de son équipage, qui ne dispose pas d’échappatoire au-delà de 180 mètres de profondeur. Il s’agissait notamment de développer un nouveau mini-sous-marin aérotransportable pour remplacer le vieux LR5 d’origine britannique. Mis en service en 1978, cet engin de 9.6 mètres de long pour 3 mètres de diamètre et une masse de 24 tonnes a été conçu pour plonger jusqu’à 650 mètres avec une autonomie de 10 heures. Mis en œuvre par deux membres d’équipage et capable de recueillir 16 personnes, le LR5 est resté 30 ans en service dans la Royal Navy. Il a été vendu en 2009 à l’Australie, suite à son remplacement par le système européen NSRS développé par le Royaume-Uni, la France et la Norvège dans le cadre d’un programme OTAN.

Le LR5, ici lors d'un exercice en 2005 en Europe (© US NAVY)
Le LR5 avait quant à lui succédé au système australien Remora. En service de 1995 à 2006, ce véhicule de sauvetage mis en œuvre par un pilote et pouvant être aussi télé-opéré pouvait plonger à plus de 500 mètres pour recueillir jusqu’à 6 naufragés. L’engin, victime d’un accident en 2006, n’avait pas pu être réparé.
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