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Retiré du service le 1er juillet dernier, le bâtiment de commandement et de ravitaillement Var a officiellement quitté la flotte française. En présence d’anciens commandants du BCR, la dernière cérémonie des couleurs s’est déroulée à bord le 8 décembre. Le bâtiment, stationné à Toulon, va maintenant être désarmé et préparé en vue de sa future intégration dans la filière de déconstruction.

Mis en service en 1983, le Var a réalisé, en 38 ans, 2300 ravitaillements à la mer et parcouru l’équivalent de 46 tours du monde. Il a longtemps accueilli l’amiral commandant la zone maritime océan Indien (Alindien), qui était depuis 1973 le seul état-major embarqué de manière permanente. Une fonction qui est redevenue terrestre en octobre 2010, lorsqu’Alindien et son état-major se sont installés sur la nouvelle base navale française d’Abu Dhabi. Ils étaient alors embarqués sur la Somme, qui avait remplacé le Var en 2009. Repositionné à Toulon, ce dernier a ensuite participé à de nombreuses missions, dont l’opération Harmattan en Libye en 2015, le soutien à la CTF 150 en océan Indien en 2015, aux unités engagées dans l’opération Hamilton (Syrie) en 2018 ainsi qu’aux deux derniers déploiements du groupe aéronaval (missions Foch 2020 et Clemenceau 2021).

 

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© JEAN-CLAUDE BELLONNE

Le Var en 2020 (© : JEAN-CLAUDE BELLONNE)

 

Long de 157.2 mètres pour une largeur de 12.2 mètres et un déplacement de 18.000 tonnes à pleine charge (7800 lège), le BCR était armé par 163 marins et pouvait accueillir 45 personnels supplémentaires, dont un état-major embarqué. Capable d’atteindre 19 nœuds et de franchir 9000 nautiques à 15 nœuds, il pouvait transporter 8400 tonnes de gasoil, 1100 tonnes de carburéacteur, 250 tonnes de pièces de rechange, 170 tonnes de munitions, 170 tonnes de vivres et 250 tonnes d’eau douce. Les transferts étaient réalisés au moyen de deux portiques, permettant de servir simultanément à la mer, en combustible et charges lourdes, deux bâtiments (un de chaque côté). Le BCR avait également été conçu pour ravitailler une troisième unité en flèche, c’est-à-dire par l’arrière, mais uniquement en carburant. Pour son autodéfense, il disposait d'un canon de 40 mm, quatre mitrailleuses de 12.7 mm et deux systèmes surface-air à très courte portée Simbad (missiles Mistral). 

 

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© MARINE NATIONALE

(© : MARINE NATIONALE)

 

Le Var fut le premier BRC de la Marine nationale, une évolution des pétroliers ravitailleurs Durance (1977) et Meuse (1979) comprenant un château plus imposant permettant de loger les infrastructures nécessaires à l’accueil d’un état-major embarqué (logements, salles de réunion, moyens de communication…) Deux autres bâtiments du même type ont ensuite été construits, la Marne (1987) et la Somme (1990), cette dernière étant réalisée par les chantiers CNIM de la Seyne-sur-Mer alors que les autres ont vu le jour à l’arsenal de Brest.

Après la vente de la Durance à l’Argentine en 1999, la Meuse a été désarmée en 2015 et est toujours en attente à Toulon. Il ne reste plus en service que la Marne et la Somme, respectivement basées à Toulon et Brest. Leur retrait du service devrait intervenir entre 2022 et 2025.

 

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© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

L'ex-Meuse à Toulon en 2019 (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

Les PR/BCR seront remplacés par quatre nouveaux bâtiments ravitailleurs de forces (BRF), plus grands et offrant des capacités accrues. L’assemblage de la tête de série, le futur Jacques Chevallier, va débuter aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Sa livraison à la Marine nationale est prévue en 2023, à Toulon. Les trois autres suivront en 2025, 2027 et 2029.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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