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En provenance des émirats arabes unis et arrivés à Brest dimanche à bord du HHL Fremantle, cargo de l’armement allemand Hansa Heavy Lift spécialisé dans le transport de colis lourds, les chasseurs de mines Cassiopée et Andromède ont été remis à l’eau hier. Ces deux bâtiments constituaient, avec un état-major projeté aux EAU, le groupe de guerre des mines déployé cette année par la Marine nationale dans la région du golfe Persique.

 

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© MICHEL FLOCH

L'Andromède remis à l'eau hier à Brest (© : MICHEL FLOCH)

 

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© MICHEL FLOCH

L'Andromède remis à l'eau (© : MICHEL FLOCH)

 

Les Cassiopée et Andromède étaient partis fin janvier de Brest, également en pontée du HHL Fremantle, et avaient mis trois semaines pour rejoindre les émirats, où ils ont été débarqués fin février et ont retrouvé leurs équipages. Après une phase de remise en condition opérationnelle, les deux bâtiments étaient prêts le 7 mars pour débuter leur mission. Celle-ci a duré environ trois mois, dont une cinquantaine de jours à la mer.

Sur place, les deux bâtiments ont effectué des levés de fonds destinés à mettre à jour et enrichir les connaissance qu’à la force de guerre des mines sur cette zone stratégique, une part importante du trafic pétrolier acheminé vers l’Europe passant notamment par le détroit d’Ormuz. Ces déploiements réguliers au Moyen-Orient d’un groupe spécialisé dans la détection et la neutralisation de mines permettent également aux marins français d’entretenir leur savoir-faire dans une zone à l’environnement différent (par exemple la température et la salinité de la mer, qui conditionnent les performances des sonars) de ce qu’ils connaissent habituellement le long des côtes hexagonales et européennes. Ainsi, en cas de menace dans la région du Golfe, la Marine nationale pourrait intervenir rapidement avec une connaissance approfondie des fonds et conditions opérationnelles dans lesquelles les équipements peuvent être employés. C’est pourquoi ces déploiements sont aussi l’occasion de travailler avec les forces navales alliées présentes dans la zone (US Navy et Royal Navy notamment) et marines des Etats riverains partenaires afin de renforcer la coopération et la capacité à être interopérable.

En termes de personnel, l'effectif de la mission représentait environ 130 personnels de la Marine nationale, soit les équipages de la Cassiopée et de l’Andromède, un détachement de plongeurs-démineurs et l’état-major de guerre des mines. 

 

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Concernant le déploiement de chasseurs de mines au moyen d’un navire civil, cette solution a vu le jour après le retrait du service, en 2009, du bâtiment de soutien mobile Loire. C’était en effet avec lui que, jusque-là, les CMT étaient régulièrement envoyés au Moyen-Orient. Le BSM assurait leur ravitaillement et soutien technique grâce à ses ateliers, ainsi que l’accueil de l’état-major de guerre des mines. En 2011, une nouvelle formule avait été testée avec le bâtiment de commandement et de ravitaillement Var. Validé, ce concept de force articulée autour d’un BCR n’a pas été abandonné car il permet de déployer des capacités anti-mines partout dans le monde et en toute autonomie. Toutefois, dans la mesure où la France dispose depuis 2009 d’une base navale à Abu Dhabi, sans oublier d’autres points d’appui, comme Djibouti, l’emploi d’un BCR pour les missions régulières dans le Golfe et l’océan Indien n’était pas indispensable. Plus économique, le transport par un navire civil permet de répondre à la problématique de la faible autonomie des chasseurs, qui ne sont pas conçus pour réaliser de longues navigations. Et il offre le gros avantage de préserver le potentiel de ces unités au profit du cœur opérationnel de leur mission.

En 2013 et 2015, c’est le cargo Jumbo Jubilee qui avait transporté les chasseurs vers le Golfe. Le premier déploiement avait concerné le Sagittaire et le Pégase, alors que le second avait vu le convoyage de l’Andromède et de l’Aigle.

 

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© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

Le chasseur de mines Andromède (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU) 

 

En service depuis 1984, la Cassiopée et l’Andromède font partie des 11 chasseurs de mines tripartites (CMT) encore en service dans la Marine nationale. Conçus avec la Belgique et les Pays-Bas, ces bâtiments en composite de 51.5 mètres de long pour 8.9 mètres de large affichent un déplacement de 600 tonnes en charge. Ils ont été modernisés entre 2002 et 2005, recevant notamment un nouveau sonar de coque (TSM 2022 de Thales). En revanche, le système à immersion variable SPIV associant le même sonar à un robot télé-opéré Double Eagle a été finalement débarqué en 2014. Il était assez lourd à mettre en œuvre et la marine a considéré que les CMT étaient capables de remplir leurs missions sans ce dispositif avec une efficacité comparable. En plus des plongeurs-démineurs qu'ils embarquemnt, les chasseurs mettent en oeuvre des poissons auto-propulsés (PAP) qui peuvent déposer des charges explosives près des mines. On rappellera que le remplacement de ces chasseurs est prévu au début de la prochaine décennie dans le cadre du programme franco-britannique MMCM, basé sur l’emploi de drones (voir notre article détaillé).

 

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© MARINE NATIONALE

Pétardage d'une mine depuis un CMT (© : MARINE NATIONALE) 

 

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