Avant de partir en mission vers le Moyen-Orient avec le porte-avions Charles de Gaulle, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul a procédé à un tir de missile surface-air Aster 30. Réalisé au large du site DGA Essais de Missiles du Levant, ce tir, intervenu le 13 janvier, visait à employer un Aster contre une cible aérienne poursuivant un aéronef ami. « Ce scénario de tir complexe mettant en vol deux cibles véloces, à des distances imposées et proches, a illustré les excellentes qualités du système PAAMS (Principal Anti-Air Missile System) et du missile Aster en situations complexes, notamment pour des scenarios où amis et ennemis sont imbriqués. C’est un des rares systèmes opérationnels au monde capable d’une telle performance », explique le ministère de la Défense.
Développé au sein d’un programme tripartite regroupant la France, l’Italie et le Royaume-Uni, le PAAMS est le système d’armes principal des quatre frégates franco-italiennes du type Horizon et des six destroyers britanniques du type 45. Il repose sur 32 missiles Aster 30 et 16 missiles Aster 15, un radar tridimensionnel (EMPAR pour les Horizon et Sampson pour les T45), un radar de veille à longue portée S 1850 M (variante du SMART L de Thales) et un système de commande et de contrôle.

La frégate Chevalier Paul (© MARINE NATIONALE)
Un missile redoutable
Considéré comme l’un des meilleurs systèmes de défense aérienne au monde, le PAAMS s’appuie donc, pour la partie offensive, sur la famille Aster conçue par MBDA. Premier missile antiaérien conçu dès l'origine pour la lutte anti-missile, cette arme est dotée d'une grande agilité et peut détruire, à l'impact, des missiles assaillants très rapides, manœuvrant, à vol rasant et fort piqué final. L’Aster est toujours le seul à offrir une protection contre des missiles antinavires supersoniques manoeuvrants. Son autodirecteur lui permet, en outre, de traquer sa cible en toute autonomie, offrant au bâtiment porteur la capacité de tirer simultanément plusieurs munitions et, ainsi, de contrer les attaques saturantes. Redoutable, le « tueur de missiles » de MBDA a déjà fait ses preuves lors de tirs d’exercice. Ainsi, en novembre 2011, une cible lancée à grande vitesse a été engagée par un Aster 30 de la frégate Chevalier Paul à près de 100km et touchée de plein fouet. Puis, en avril 2012, un Aster tiré du Forbin a neutralisé pour la première fois en Europe un missile supersonique volant au ras des flots et tiré à courte distance, en l’occurrence une cible américaine GQM-163A Coyote.
Permettant d'assurer l'autoprotection du bâtiment porteur et la couverture d'une force navale, les Aster 15 et/ou Aster 30 équipent le porte-avions français Charles de Gaulle, les frégates franco-italiennes Horizon et FREMM, les destroyers britanniques du type 45, les frégates saoudiennes F3000, ainsi que les frégates singapouriennes de la classe Formidable. L’Aster 15 a également été retenu pour la frégate marocaine Mohammed VI, du type FREMM, et le bâtiment de projection algérien Kalaat Beni Abbes.

Tir d'Aster 15 depuis le Charles de Gaulle (© MBDA)
DAMB
La famille Aster se positionne aussi dans le domaine de la défense anti-missile balistique (DAMB). Doté d’un autodirecteur et d’une charge militaire adaptés, l’Aster Block1, en service dans l’armée de l’air française depuis 2011, sert à la défense de théâtre. Il peut neutraliser des engins balistiques d'une portée de 600 km et, dans sa nouvelle évolution (Aster Block1 NT), il verra sa capacité d’interception augmentée pour traiter des missiles d’une portée allant jusqu’à 1500 km.
Pour l'heure, le Block1 n'existe qu'en version terrestre mais une application navale peut être développée pour équiper des frégates dotées de radars de détection et de poursuite à longue portée. Une solution qu’envisage actuellement l’Italie et qui pourrait intéresser un certain nombre de pays à l’export.