Avec plus de 90 navires vendus dans toutes les régions du monde, les patrouilleurs du type Combattante sont la « success story » de CMN depuis les années 60. C’est pourquoi le chantier français a souhaité développer un nouveau modèle, en gardant l’esprit et les qualités qui ont fait la réputation des Combattante (performances, fiabilité et accessibilité à toutes les marines), mais en dotant la plateforme des technologies du XXIème siècle. Il en résulte un patrouilleur aux lignes furtives, optimisé notamment pour la guerre électronique. Longue de 56 mètres pour une largeur de 8 mètres et un tirant d’eau de 2.7 mètres, la Combattante FS56, qui sera officiellement présentée au cours du prochain salon Euronaval, qui se déroulera à Paris fin octobre, est proposée avec une coque en acier et des superstructures en aluminium. Comme ses aînées, elle de meure une « bête de course », avec une vitesse maximale de 38 nœuds sur quatre moteurs de 4300 kW chacun et une autonomie de 2500 milles à 15 nœuds. Cette célérité la rend très utile pour les missions d’interception, les raids éclair et les interventions rapides sur une zone. L’armement demeure quant à lui très puissant, avec 8 missiles antinavire de type Exocet MM40, une tourelle de 76mm, une pièce de 40mm et deux canons de 20 à 30mm télé-opérés (ou deux mitrailleuses de 12.7mm). Un système de missiles surface-air à courte portée, comme des systèmes RAM ou Tetral, peut également être installé en lieu et place de la tourelle de 40mm située à l’arrière.

La Combattante FS56 (© CMN)

L'arrière avec le canon de 40mm et les missiles Exocet (© CMN)
Mât unique et importants moyens électroniques
En termes d’électronique, la Combattante FS56 intègre, comme désormais la plupart des bâtiments proposés par CMN, un CMAST, développé par le constructeur normand avec Cassidian et INEO Defense, afin de regrouper l’essentiel des senseurs sur un mât unique pour améliorer les capacités de détection, gagner de la place et du poids, tout en accentuant la furtivité du bâtiment. Pesant une tonne seulement (radars compris), le CMAST abrite, ainsi, un radar de veille air/surface, un radar de navigation, des moyens de guerre électronique (R-ESM et C-ESM), un système électro-optique, des équipements de communication et de liaison par satellite, ou encore une station météo. Pour l’artillerie, la Combattante FS56 met en œuvre une conduite de tir. Le patrouilleur dispose, également, de deux lance-leurres Lacroix derrière sa passerelle panoramique, qui offre une vision à 360°. Côté système de combat, le bateau est conçu pour recevoir un système Tacticos (Thales) équivalent à ce que l’on trouve sur des corvettes et frégates, qui gère l’ensemble des senseurs et l’armement. S’y ajoutent un système de communication intégré et des liaisons de données tactiques pour s’intégrer à une force navale, y compris internationale.

La passerelle est surmontée du CMAST (© CMN)

Ecorché du CMAST (© CMN)
Un bateau optimisé pour un concept toujours d’actualité
Intégrant les évolutions technologiques en matière d’automatisation, la Combattante FS56 peut être mise en œuvre avec un équipage réduit, comprenant seulement 32 marins. Tout en s’inspirant des formes de coque des anciennes Combattante, CMN a également réussi la prouesse de garder les lignes extérieures de la coque « sea proven » (éprouvée à la mer) sans alourdir le navire tout en respectant les critères actuels très exigeants d’une société de classification. Ce travail a permis notamment d’améliorer la tenue à la mer du nouveau patrouilleur par rapport à celle de ses aînés.
En termes de missions, la Combattante FS56 est dédiée à la surveillance de zone et l’action littorale, avec d’importantes capacités offensives dans le domaine de la lutte antinavire et de l’action vers la terre. Doté de solides moyens d’auto-défense contre les menaces aériennes (aéronefs et missiles), le bâtiment dispose par ailleurs, pour les missions de contrôle ou d’intervention, d’une embarcation rapide de type RIB.
CMN, qui a également travaillé sur l’optimisation du coût d’acquisition de ce nouveau patrouilleur, estime que le concept qui a prévalu il y a plusieurs décennies au développement des Combattante est toujours d’actualité. C’est pourquoi le constructeur français fonde de grands espoirs dans la vente à l’export de ce nouveau modèle mis au goût du jour et dont les coûts d’acquisition ont été optimisés pour répondre aux contraintes budgétaires des marines.