L’accord cadre concernant le financement de la vente d’armements français au Liban a été signé hier, en Arabie Saoudite. C’est la société ODAS (ex-Sofresa) qui va porter la série de contrats allant bénéficier aux industriels français. Ceux-ci livreront notamment des véhicules, des hélicoptères, des systèmes de missiles et des navires. Sur ce dernier volet, c’est CMN qui est concerné. Comme nous le révélions le 8 octobre dernier, le constructeur cherbourgeois doit réaliser trois patrouilleurs du type Combattante FS56. Ces bâtiments de nouvelle génération, longs de 56 mètres pour une largeur de 8 mètres, peuvent atteindre la vitesse de 38 nœuds et franchir 2500 milles à 15 nœuds. Armée par un équipage d’une trentaine de marins, la Combattante FS56 est dotée d’un Cmast. Ce mât unique, développé par CMN, Ineo Défense et Airbus Defence & Space (ex-Cassidian), abrite sous un radôme en matériau composite le radar de surveillance (2D ou 3D), le radar de navigation, un système électro-optique (IRST) et des moyens de guerre électronique (R-ESM, C-ESM). Compact, le CMast est également très léger, puisqu’il ne pèse tout équipé qu’une tonne, et même seulement 580 kilos sans le radar de surveillance, qui repose sur la superstructure.

Combattante FS56, ici avec 8 missiles Exocet MM40 (© : CMN)
Si la Combattante FS56 est conçue pour la mise en œuvre de 8 Exocet MM40, les bâtiments qui doivent être réalisés pour les Libanais ne devraient pas disposer de missiles antinavire. MBDA doit néanmoins fournir un système surface-air à très courte portée Simbad-RC, afin d’assurer l’autodéfense antiaérienne et antimissile. Nexter, de son côté, est supposé livrer deux canons télé-opérés Narwhal de 20mm pour chaque patrouilleur, le Liban ayant déjà acquis récemment ce matériel pour d’autres bâtiments de sa flotte. Enfin, l’artillerie principale devrait être constituée d’une tourelle de 76mm.
Une fois le contrat signé avec CMN, il faudra compter environ 3 ans pour que le chantier cherbourgeois livre le premier patrouilleur de la série. Cette commande, si elle se confirme, et tout laisse à penser aujourd’hui qu’elle devrait l'être dans le courant de l'hiver, apportera une importante charge de travail au constructeur normand, qui connait actuellement un beau rebond. Après des années très difficiles, CMN a en effet remporté de beaux succès en vendant notamment six patrouilleurs et 24 bateaux de pêche au Mozambique. Et les bonnes nouvelles pourraient bien continuer dans les prochains mois…