En attente depuis plus de 8 ans au cimetière marin de Landévennec, l’ex-Colbert a retrouvé Brest. Long de 181 mètres, le dernier croiseur de la flotte française a été remorqué jusqu'au port de commerce dans le cadre de son prochain transfert vers le chantier de déconstruction exploité par le groupe Veolia à Bassens, près de Bordeaux. Il faudra notamment vérifier l’intégrité de la coque, pomper d’éventuelles infiltrations et sécuriser les extérieurs, à commencer par les mâts, qui n’avaient pas été découpés avant le transfert à Landévennec et dont la marine doit s’assurer qu’ils pourront résister à un ultime voyage dans le golfe de Gascogne. D’autres interventions seront également nécessaires, comme l’installation de feux de navigation provisoires.

L'ex-Colbert à son arrivée à Brest hier (© MICHEL FLOCH)
A l’issue, le Q 683 devrait partir au printemps pour Bordeaux. Il remplacera au quai de Bassens l’ancien porte-hélicoptères Jeanne d’Arc (Q 860), qui y est arrivé en octobre 2014. A l’issue des travaux de dépollution à flot ((notamment le désamiantage), l’ex-bâtiment école de la Marine nationale sera déconstruit en cale sèche, où passera ensuite l’ex-Colbert.

L'ex-Colbert remorqué à Brest hier (© MICHEL FLOCH)
Retour final dans la ville où il a servi de musée flottant
Mis en service en 1959 et désarmé en 1991, ce dernier va retrouver la capitale girondine, où il avait été transformé en musée en 1993. Bien qu’ayant accueilli à son bord quelques 800.000 visiteurs, le vieux bâtiment, dont l’entretien était financièrement trop lourd, n’était plus viable économiquement. Il a donc fermé ses coupées au public en octobre 2006 et a été ramené à Brest par les remorqueurs Argonaute, Rari et Buffle en mai 2007 afin de rejoindre la filière de démantèlement. Il n'avait pas bénéficié des travaux de préparation au démantèlement généralisés après son retour et dont a notamment bénéficié l'ancienne Jeanne d'Arc (désarmée en 2010). C'est ce qui explique que l'ex-Colbert est resté quasiment dans l'état qui était le siens au moment où il a achevé sa carrière au sein de la Marine nationale.

Dernier croiseur français, le Colbert a servi jusqu'en 1991 (© MARINE NATIONALE)