« Le combat numérique, c'est celui des guerres de demain » : le ministre de la Défense l'a dit haut et fort en ouvrant, hier, à Paris, le premier grand colloque international sur la cyberdéfense, « priorité nationale ». Menaces, attaques permanentes : le Pacte cyberdéfense mobilise un milliard d'euros et permettra le recrutement de 1000 personnes hyper spécialisées dans ce type de lutte, d'ici 2019. Se défendre des attaques, c'est une chose. « Nous les contenons au mieux », souligne le ministre. Mais il y a d'autres menaces comme l'émergence de mafias souvent originaires de l'Europe de l'Est, ou de mercenaires capables de se vendre aux groupes terroristes comme Daesh. Jean-Yves Le Drian annoncé hier la couleur : « La lutte informatique offensive n'est plus un tabou ». C'est donc une nouvelle force de frappe.
Un pôle d’excellence en BretagnePour répondre à ces défis, il faut des outils de pointe. C'est pour cela que s'est créé le « Pôle d'excellence cyber » basé en Bretagne. Le ministre a signé hier la formation d'une « task force » cyber sous forme d'une association de loi 1901. « Ce n'est pas parce que le ministre est breton que le pôle se crée en Bretagne », a souligné Jean-Yves Le Drian, une façon de répondre à d'éventuelles attaques. Un constat : l'École navale, Alcatel, DCNS ou Saint-Cyr-Coëtquidan n'ont pas attendu le Drian pour devenir des fleurons bretons. Le Pôle d'excellence cyber, le premier de ce type en Europe, soutenu par la Région Bretagne « a une vocation nationale et ambitionne de rayonner à l'international ! », insiste le ministre. Les leaders industriels comme Airbus Defence & Security, Alcatel Lucent, Atos-Bull, DCNS, DCI, EDF, la Poste, Orange, Safran, Thales, Sopra-Stéria étaient hier du rendez-vous. Avec les universités, les écoles, un réseau de PME, ils donnent le programme : formation, - car les industriels ont un mal fou à recruter -, recherche, développement industriel. Avec un objectif : l'excellence, l'industrie de pointe. La Silicon Valley ? « Non, la Breizh cyber Vallée », sourit Le Drian. Le Pôle va investir 20 millions d'euros minimum sur les cinq ans. Terre, air, mer, la quatrième armée sera cyber.
Un article de la rédaction du Télégramme