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Alors que le premier Rafale doté d'un radar à antenne active est en cours d'assemblage et que le retrofit du second Rafale au standard F1 a débuté, l'aéronautique navale française va recevoir le M35, réalisé par Dassault Aviation. Second Rafale Marine livré par le constructeur depuis le début de l'année, ce nouvel appareil va permettre de compenser la perte accidentelle du M24, qui s'est abîmé en Méditerranée le 1er juillet. Mais le parc de Rafale M plafonne toujours à une vingtaine d'avions en ligne (21 avec le M35) du fait de la perte de quatre machines depuis 2009 (M18, M22, M24 et M25) et dans l'attente de la mise à niveau des 10 premières (M1 à M10), livrées au standard F1 et devant être portées au standard F3 d'ici 2017.Le fuselage du M10 au SIAE de Clermont-Ferrand (© : SIAE)Les deux premiers F1 en cours de modernisationCes travaux de modernisation, qui ont commencé fin 2011 sur le M10, ont débuté en mai sur le M9. Dans le cadre de ce retrofit, les ailes des avions sont enlevées par les marins à la base d'aéronautique navale de Landivisiau, le fuselage étant ensuite envoyé au Service Industriel de l'Aéronautique de Clermont-Ferrand, avant de rejoindre l'usine Dassault d'Argenteuil. De son côté, la voilure est remise à niveau par l'avionneur sur son site de Martignas-sur-Jalle (Gironde), la dérive étant envoyée à Biarritz. Une fois les travaux effectués sur les différents éléments, l'ensemble reviendra à l'usine Dassault de Mérignac, où les ex-F1 seront intégrés à la chaîne d'assemblage des avions neufs. Les deux premiers appareils doivent revenir en flottilles en juin 2014 pour le M10 et en octobre 2014 pour le M9. Dernier à être modernisé, le M1, qui contrairement aux 9 autres F1 vole toujours pour les besoins liés aux expérimentations, doit être livré à l'aéronautique navale en août 2017.Le M32 à l'appontage sur le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE)Trois flottilles opérationnelles d'ici 2016En tout, 60 Rafale M ont été commandés pour la Marine nationale afin de renouveler le groupe aérien embarqué du porte-avions Charles de Gaulle, dont les derniers Super Etendard Modernisés (SEM) doivent être retirés du service en 2015. Le Rafale M équipe depuis 1999 la flottille 12F, qui l'a d'abord mis en oeuvre au standard F1 (missions de défense aérienne et ravitaillement en vol uniquement) avant de disposer des premières capacités d'attaque au sol avec le standard F2 en 2008 puis désormais le standard F3, qui est en vigueur sur tous les avions en ligne. Grâce à ce nouveau standard, les appareils peuvent mettre en oeuvre l'ensemble des équipements et armes pour lesquels ils ont été conçus : missiles air-air Mica EM et IR, bombes guidées laser GBU, armement air-sol modulaire (AASM), missile nucléaire ASMPA, missile antinavire Exocet AM39, missile de croisière Scalp EG, pod de reconnaissance Reco NG, nacelle de désignation d'objectif Damocles... Auparavant dotée de SEM, la flottille 11F est en cours de transformation sur Rafale, la troisième flottille de chasse de l'aéronautique navale, la 17F, devant suivre le même chemin en 2015 pour une qualification opérationnelle prévue l'année suivante 2016.

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© THALES - ERIC RAZ
Rafale doté d'un radar RBE2 lors d'une campagne d'expérimentation (© : THALES)Premier avion de série doté du radar à antenne activePour le Rafale, les prochaines grandes évolutions concernent l'armement et les moyens de détection. L'avion de combat français va, ainsi, être doté d'un radar RBE2 à antenne active développé par Thales. Alors que les essais menés jusqu'ici sont présentés comme « extrêmement satisfaisants », Thales et Dassault sont passés à la production en série. Ainsi, un premier Rafale neuf doté de cet équipement est en cours d'assemblage sur la chaîne de Mérignac. Il s'agit du C137, un monoplace destiné à l'armée de l'Air, qui sortira d'usine cet automne. Ce Rafale est le premier avion de série à antenne active produit en Europe. Le RBE2 présente, par rapport à son prédécesseur, une portée augmentée permettant la pleine utilisation de nouveaux armements tels que le missile air-air à longue portée Meteor, tout en donnant la possibilité de détecter des cibles à la signature réduite. Le nouveau radar offre également une agilité des formes d'onde permettant d'obtenir des images à ouverture de synthèse (SAR) de grande résolution et d'augmenter la résistance du radar au brouillage. Enfin, une fiabilité accrue permet, selon les industriels, d'envisager 10 ans d'utilisation de l'antenne active sans intervention de maintenance.Le missile Meteor (© : MBDA)Le missile air-air Meteor attendu en 2018L'autre grande nouveauté attendue sur le Rafale sera le missile de supériorité aérienne à longue portée Meteor. Issu d'une coopération lancée en 2003 par l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Suède, ce programme est porté industriellement par MBDA UK. Long de 3.65 mètres, le Meteor est propulsé par statoréacteur. Sa vitesse devrait être supérieure à Mach 4 et sa portée sera d'une centaine de kilomètres, avec une zone d'interception assurée dans laquelle la cible ne pourra s'échapper. Pour les missions de combat aérien, les Rafale de la Marine nationale et de l'armée de l'Air pourront embarquer jusqu'à quatre munitions de ce type, en complément des Mica EM et IR. En janvier 2011, la Direction Générale de l'Armement a commandé 200 Meteor à MBDA, la livraison des premiers missiles étant attendue en 2018.Rafale après un catapultage (© : DASSAULT AVIATION)

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