Excellente nouvelle pour le site DCNS de Lorient, qui va pouvoir diversifier sa production et compenser le ralentissement du programme des frégates multi-missions. L’Egypte a passé commande à la France de six corvettes lance-missiles du type Gowind. La signature a été révélée par la Tribune, qui évalue le montant de ce marché à 1 milliard d’euros. Le contrat n’est toutefois pas encore entré en vigueur, ce qui implique de faire encore preuve d'une petite prudence. C’est ce qui explique la discrétion qui règne encore du côté des Etats et industriels. Contacté, DCNS ne confirme pas l’information, mais ne l’infirme pas non plus.
Dans le cadre de ce projet, Lorient sera chargé de réaliser le prototype de ce nouveau bâtiment de combat, une plateforme conçue aux normes militaires et qui s’intercale entre les patrouilleurs hauturiers du type L’Adroit, désormais commercialisés par Kership (filiale de DCNS et Piriou) et les frégates de premier rang du type FREMM. Six exemplaires de la corvette Gowind ont déjà été vendus à la Malaisie, qui les réalisera localement au chantier Boustead Naval Shipyard, la livraison de la tête de série étant prévue en 2017.

Vue des futures corvettes malaisiennes du type Gowind (© DCNS)
Compenser la baisse de charge liée au ralentissement des FREMM
Le contrat égyptien porte, quant à lui, sur une commande ferme de quatre corvettes, assortie d’une option pour deux unités supplémentaires. Seule la première sera réalisée en France, les autres l’étant en Egypte grâce à un transfert de technologie. Pour le site lorientais de DCNS, le futur bâtiment égyptien, qui devrait être achevé à l’horizon 2016, doit permettre de compenser le ralentissement du programme FREMM. Alors que la Provence, quatrième frégate de cette série (et troisième française), est actuellement en achèvement à flot, les deux bâtiments suivants sont en cours d’assemblage et de fabrication. Le programme devrait connaître ensuite un net ralentissement, les FREMM 7 et 8 devant être une version antiaérienne appelée FREDA et dont la livraison n’interviendra qu’à partir de 2020. Le sort des trois dernières frégates de la série sera, pour sa part, décidé en 2016. Alors que l’avenant au contrat FREMM, qui précisera le nouveau calendrier et le basculement des trois derniers bâtiments dans une tranche optionnelle, n’a toujours pas été signé entre l’Etat et DCNS, le rythme de production des nouvelles frégates françaises devrait, en moyenne, passer à une livraison tous les 14 mois (au lieu d’une tous les 10 mois).

Corvette du type Gowind (© DCNS)
Un bâtiment fortement armé
Pour mémoire, la corvette du type Gowind mesure dans son modèle de base 102 mètres de long pour 16 mètres de large et affiche un déplacement de 2400 tonnes en charge. Capable de dépasser la vitesse de 26 nœuds, avec une autonomie de 3000 milles 15 nœuds, elle peut être mise en œuvre par 65 membres d’équipage, le bâtiment disposant de logements pour 25 personnes supplémentaires, par exemple des forces spéciales. Celles-ci peuvent utiliser l’hélicoptère embarqué (plateforme pour une machine de 10 tonnes et hangar pour un appareil de 5 tonnes) ainsi que des embarcations semi-rigides. Pouvant être dotée d’un sonar remorqué de la famille Captas, la Gowind peut mettre en œuvre un système surface-air VL Mica (8 à 16 missiles), jusqu’à 8 missiles antinavire Exocet MM40, une tourelle de 76mm ou 57mm, de l’artillerie légère et divers systèmes de contre-mesures. Vendue avec le système de combat SETIS, développé par DCNS dans le cadre du programme FREMM, la corvette peut être gréée avec un mât unique abritant notamment un radar 3D.