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Le groupe naval français a annoncé en fin de semaine dernière la création d’une filiale au Canada. Basée à Ottawa, la capitale fédérale du pays, DCNS Technologies Canada a vu le jour au mois d’avril. Elle est chargée de porter les intérêts de l’industriel tricolore sur le marché local, notamment dans le secteur militaire. DCNS se positionne en effet, comme certains de ses concurrents européens et américains, sur le colossal plan de modernisation de la marine et de la garde-côtière canadiennes. Adopté en 2011, la National  Shipbuilding Procurement Strategy (NSPS) constitue le plus grand programme naval de l’histoire du pays, avec un investissement global devant atteindre 35 milliards de dollars canadiens (plus de 26.6 milliards d’euros). Le projet phare du NSPS est le Canadian Surface Combatant (CSC), qui prévoit la construction de 15 nouvelles frégates pour remplacer nombre pour nombre les unités des types Tribal (classe Iroquois) et City (classe Halifax).

 

 

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© US NAVY

Destroyer du type Tribal (© DR)

 

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© US NAVY

Frégate du type City (© DR)

 

 

FREMM, OPV 90 et Contralto

 

 

Pour l’heure, l’appel d’offres concernant le programme CSC n’a pas encore été lancé par le gouvernement canadien, la livraison des premiers bâtiments étant initialement prévue à partir de 2015 (date qui ne sera évidemment pas tenue). Mais le temps presse puisque si les 12 frégates du type City, mises en service entre 1992 et 1996, ont encore du potentiel, les trois destroyers du type Iroquois, opérationnels depuis 1972/1973, sont à bout de souffle.

Les industriels s’attendent donc à ce que les autorités canadiennes prennent une décision à plus ou moins brève échéance. Dans cette perspective, tous les grands groupes navals se positionnent. DCNS, qui présentera ses produits à partir de demain au salon de l’armement CANSEC, à Ottawa, met en avant sa nouvelle frégate multi-mission (FREMM), dont le premier exemplaire a été livré à la flotte française en novembre 2012 et la second unité à la  marine marocaine en janvier dernier. Entre parenthèses, CANSEC sera également l’occasion, pour DCNS, de présenter son design de patrouilleur hauturier OPV 90 (dérivé de L’Adroit) et différents équipements, comme son nouveau système Contralto-V, spécialement conçu pour leurrer les torpilles de nouvelle génération.   

 

 

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© MARINE NATIONALE

Le patrouilleur hautrier L'Adroit, prototype de la gamme OPV 90 (© MARINE NATIONALE)

 

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© DCNS

Le système Contralto-V équipera les FREMM (© DCNS)

 

 

Des liens déjà noués avec Irving dans le domaine de l’hydrolien

 

 

La nouvelle filiale de DCNS au Canada, qui constitue selon l’industriel tricolore la première pierre d’un futur centre d’intégration des systèmes navals, a notamment pour but de promouvoir la FREMM et développer une version de cette frégate répondant aux besoins des forces navales canadiennes. Pour l’emporter, DCNS va, bien entendu, devoir nouer des alliances, les futurs bâtiments devant être réalisées localement en transfert de technologie. Or, le groupe français a déjà tissé des liens avec l’industrie canadienne au travers d’un programme de développement d’une ferme pilote hydrolienne en baie de Fundy. A ce titre, DCNS, dont l’offre de la filiale OpenHydro a été retenue en mars dernier par le ministère de l’Energie de Nouvelle Ecosse, va travailler avec Irving Shipbuilding. Et c’est justement l’une des filiales de ce groupe, Halifax Shipyards, qui s’est retenue en 2011 comme chantier de construction du plus gros morceau de la NSPS, soit une vingtaine de grands bâtiments de combat, dont les 15 CSC. Le tout représente un marché potentiel de  25 milliards de dollars canadiens (17.8 milliards d’euros). 

 

 

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© DCNS

Frégate du type FREMM (© DCNS)

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