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Huit ans après la notification du contrat à MBDA par la Direction Générale de l’Armement, le premier missile de croisière naval conçu en Europe va bientôt devenir une réalité opérationnelle. Le programme entre en effet dans sa dernière ligne droite, avec la réussite du second tir de qualification du MdCN le 8 avril (le premier avait été effectué en juillet 2013). Ce tir, effectué sur le site DGA Essais de missiles de Biscarrosse, dans les Landes, était représentatif d’un tir effectué à partir d’une frégate. « Il a notamment permis de démontrer les capacités de vol en haute altitude du missile. Cette réussite, qui vient une nouvelle fois confirmer la très haute technicité de ce missile, est le fruit d’un travail intense et coordonné de nombreux acteurs étatiques (le service de la qualité et les centres d’expertise et d’essais de la DGA, et la Marine nationale notamment) et industriels (MBDA France) », souligne la DGA.

 

Alors qu’une dernière campagne terrestre est prévue en juin, avec un tir de synthèse, le premier tir en mer, depuis un bâtiment, doit être effectué en fin d’année. Il ouvrira la voie à la qualification du MdCN et sa mise en service sur les nouvelles frégates multi-missions (FREMM). C’est la Normandie, seconde unité de cette série, qui devrait mener à bien ce tir maritime, qui fera entrer la France dans le club très fermé des nations mettant en œuvre des missiles de croisière navals.

 

 

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© MICHEL FLOCH

Frégates du type FREMM (© MICHEL FLOCH)

 

 

En dehors des FREMM, les essais vont également se poursuivre en vue d’achever le développement de la version sous-marine du MdCN, qui sera déployée sur les nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque du type Barracuda, dont la tête de série, le Suffren, doit être livrée en 2017. La DGA estime aujourd'hui que le MdCN sera  opérationnel sur ce bâtiment à l’horizon 2018.

 

Conçu pour neutraliser depuis la mer des objectifs terrestres situés en profondeur dans le territoire adverse, le MdCN (initialement appelé Scalp Naval car dérivé du missile de croisière aéroporté Scalp EG) présente une portée estimée à un millier de kilomètres. Il pourra donc être mis en œuvre à distance de sécurité dans les eaux internationale, au moyen de lanceurs verticaux pour les frégates et en plongée, via les tubes lance-torpilles des sous-marins. Deux modes complémentaires permettant à l’armée française de faire peser sur un adversaire éventuel une menace plus ou moins ostensible.

 

 

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© DCNS

SNA du type Barracuda (© DCNS)

 

 

Long de 6.5 mètres (avec booster) pour un poids de 1.4 tonne, dont 500 kilos de charge militaire, le MdCN peut voler à 800 km/h et atteindre un objectif situé à un millier de kilomètres. Autonome, le missile, qui déploie ses ailes après le lancement, dispose d'une centrale inertielle. Durant la phase de vol, il se recale grâce à un radioaltimètre et un système de positionnement GPS lui permettant d'évoluer à très basse altitude. En phase finale, il se sert d'un autodirecteur infrarouge pour reconnaitre sa cible et la détruire. Idéale pour détruire des installations stratégiques, comme des infrastructures de commandement, cette arme est conçue pour pénétrer des cibles durcies. 

 

 

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© MBDA

Le MdCN (© MBDA)

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