Les voyants sont au vert pour effectuer en 2018 les premiers appontages et lancements de F-35B sur le nouveau porte-avions britannique. L’appareil vient en effet d’achever avec succès une campagne de décollage au moyen d’un tremplin. Ces essais se sont déroulés aux Etats-Unis, sur une installation fixe aménagée sur une piste de la base aéronavale de Patuxent River, dans le Maryland. Ce tremplin est représentatif de celui intégré à la proue du HMS Queen Elizabeth. Offrant un angle de sortie de 13 degrés, il permet de donner une impulsion supplémentaire aux appareils lors des phases de décollage.

F-35B lors des essais sur tremplin à Pax River (© MOD)
Ce concept, inauguré à la fin des années 70 par la Royal Navy sur ses petits porte-aéronefs (l’Hermes puis les trois unités de la classe Invincible), permet d’améliorer la capacité d’emport et l’autonomie des avions à décollage court et appontage vertical. Le tremplin compense partiellement le handicap majeur de ces appareils, contraints de dépenser beaucoup de carburant pour apponter, sans pour autant atteindre les capacités offertes par des appareils mis en œuvre sur des porte-avions équipés de catapultes et de brins d’arrêt.
Les Britanniques avaient d’ailleurs tenté, en 2011, de faire machine arrière en étudiant la possibilité d’intégrer sur le second de leurs deux nouveaux porte-avions ces équipements, ce qui aurait entrainé un remplacement des F-35B par des F-35C, version catapultée d’arrêts de l’appareil destinée aux porte-avions de l’US Navy. Ce projet a néanmoins été abandonné, les surcoûts étant considérables.

Le HMS Queen Elizabeth (© MOD)
Long de 284 mètres pour une largeur de maximale de 73 mètres et un déplacement de 65.000 tonnes en charge, les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales (baptisé le mois dernier et dont l’achèvement va se poursuivre à flot) sont conçus pour mettre en œuvre une quarantaine d’aéronefs, dont un parc de F-35B pouvant théoriquement atteindre 36 avions. Alors que le premier bâtiment a rejoint en juillet la base navale de Portsmouth, où ses essais se poursuivre, les tests d’appontage et de lancement doivent débuter l’année prochaine. Le ministère britannique de la Défense indique qu’une capacité opérationnelle initiale est attendue dès décembre 2018 pour les F-35 britanniques, qui seront mis en œuvre par la Royal Air Force et la Royal Navy. Toutefois, le HMS Queen Elizabeth ne devrait pas réaliser son premier déploiement avant 2021, le temps pour la flotte de recouvrer sa capacité aéronavale, perdue début 2011 avec le retrait prématuré du service des anciens Harrier.
Sur 138 F-35B commandés pour les besoins de la RAF et la Royal Navy, le Royaume-Uni n’espère disposer, à ce stade, que de 42 F-35B à l’horizon 2023. Sur ce parc, seulement 24 devraient être disponibles pour les opérations (les autres servant à l’entrainement ou étant en maintenance). A ce jour, 12 F-35B sont en essais aux Etats-Unis, en vue d’être embarqués sur le HMS Queen Elizabeth. Deux autres appareils devraient être livrés d’ici la fin de l’année.

F-35B (© MOD)