Aller au contenu principal

La future version « forces spéciales » de l’hélicoptère NH90 sera équipée d’un système Eurofl’eye, comme l’a révélé ce mois-ci la Direction Générale de l’Armement. Le système Eurofl’eye de Safran Electronics & Defense se compose de quatre paires de capteurs qui permettent d'avoir une vision à 200 degrés. En complément de ce système, on retrouvera également une boule optronique gyrostabilisée. Cette dernière n’est autre que l’Euroflir 410, du même industriel. Déjà en développement depuis quelques années, sa dernière version a été dévoilée lors du salon aéronautique du Bourget en 2017.

 

169646 patroller euroflir 410
© SAFRAN

L'Euroflir 410 NG avec quatre lasers et un télescope (©  SAFRAN ELECTRONICS & DEFENSE)

 

Ses capacités se veulent complémentaires. Ainsi, le système est multispectral avec quatre bandes prises en compte (TV haute définition, proche infrarouge, Short Wave Infra Red et Medium Wave Ifra Red). Le grand atout de l’Euroflir 410 est de concentrer ces quatre voies dans un télescope. Cela permet d’avoir une image de meilleure qualité et d’obtenir une plus grande portée, de l’ordre de plusieurs kilomètres. La voie TV HD est diurne. Deux modes sont disponibles, zoom et spotter. Le premier peut détecter une cible à longue distance avec un zoom progressif et une vision grand champ. Le deuxième permet de suivre et identifier un objectif visuel. La précision est centimétrique sur un visuel situé à quelques kilomètres de distance. Le proche infrarouge (NIR) est classique et apporte une intensification de lumière lors des phases nocturnes. Le SWIR permet lui de franchir des obstacles tels que de la poussière, de la brume ou des nuages. Enfin, le MWIR augmente le contraste pour rendre visible ce que ne peut pas voir l’œil humain. Lors d’une démonstration réalisée pendant le voyage de presse ayant précédé Euronaval, on a pu constater qu’il était possible d’observer des parties d’un paysage non visible à l’œil nu du fait des différences d’ensoleillement. Avec le MWIR il devenait possible de « passer » cette barrière invisible.

 

197404 euroflir 410
© SAFRAN ELECTRONICS & DEFENSE

Les différentes capacités de l'Euroflir 410 (© SAFRAN ELECTRONICS & DEFENSE)

197412 euroflir 410
© MER ET MARINE- MATTHIAS ESPERANDIEU

L'Euroflir 410 (© MER ET MARINE - MATTHIAS ESPERANDIEU)

 

La boule optronique comprend aussi un ordinateur embarqué qui fournit à l’opérateur des fonctions annexes. Il est ainsi possible de fusionner les données de différents capteurs sur une seule image. De même, on peut utiliser la réalité augmentée avec de la cartographie pour apporter des informations complémentaires. Une dernière capacité consiste à détecter automatiquement une cible en s’attardant sur sa chaleur ou ses mouvements.

En plus des senseurs du télescope, il est possible d’intégrer jusqu’à quatre lasers différents dans l’Euroflir 410. On peut ainsi disposer d’un illuminateur, d’un télémètre, d’un pointeur et enfin d’un désignateur. Avec la version complète, le porteur est à même d’utiliser la boule optronique pour détecter, identifier et viser une éventuelle cible.

Pour l’instant, l’Euroflir 410 est en service sur les hélicoptères Panther de la Marine nationale. Le système doit entrer en production prochainement pour équiper le futur drone tactique de l’armée de Terre, le Patroller, également développé par Safran. À cela s’ajoutera donc le NH90 « forces spéciales », en attendant peut être d'autres machines de cette famille. À terme, Safran convoite le marché de l'hélicoptère interarmées léger (HIL), ainsi que des programmes de modernisation d'autres types de voilures tournantes actuellement en service. La boule optronique a comme avantage de pouvoir être facilement emportée par bon nombre de plateformes grâce à sa légèreté (53 kg) et son faible encombrement. 

 

Aller plus loin

Rubriques
Défense
Dossiers
Safran Electronics & Defense Euronaval 2018