La société franco-italienne Naviris, JV de Fincantieri et Naval Group, ainsi que son partenaire espagnol Navantia, ont annoncé hier avoir présenté le 9 décembre une proposition industrielle pour le programme MMPC (Modular Multirole Patrol Corvette), qui fait partie du premier appel à projets lancé en juin par la Commission européenne dans le cadre du nouveau Fonds européen de défense. Ce dernier vise pour mémoire à renforcer la coopération entre Etats membres de l’UE et soutenir l’innovation en développant des projets industriels et de R&D communs dans différents domaines militaires : combat naval, terrestre et aérien, missiles, capteurs, guerre sous-marine, cyber, spatial, supériorité informationnelle, numérisation, énergie, NRBC, simulation et entrainement… Le FED sera, à cet effet, doté d'une enveloppe de 7.9 milliards d’euros sur la période 2021-2027.
Parmi ces projets figure donc MMPC, pour lequel l’Europe prévoit un investissement de 60 millions d’euros afin de développer un bâtiment de combat hauturier de nouvelle génération de type corvette. Naviris travaille en fait sur ce sujet depuis 2020, année où la société commune de Fincanteri et Naval Group a décroché un premier contrat européen de R&T auprès de l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d'Armement (OCCAR), dans le de cadre des financements communautaires prévus pour les programmes capacitaires de la Coopération structurée permanente (CSP/PESCO). Un projet connu sous le nom d’European Patrol Corvette (EPC), qui compte parmi ses axes de recherche la numérisation des systèmes, l’optimisation de la consommation énergétique et l’emploi éventuel de piles à combustible, des solutions pour accroitre l’efficience de la construction des navires et en faciliter la maintenance, ou encore des travaux autour de la sécurisation de la mise en œuvre de systèmes annexes, comme les dispositifs de mise à l’eau et la récupération d’engins dans des conditions dégradées. En 2021, le groupe espagnol Navantia a rejoint le projet EPC, qui a donc été fléché vers le nouveau FED et intéresse en plus de l’Italie, de la France et de l’Espagne d’autres pays, comme la Grèce.
La marine française s'intéresse notamment à ce projet dans la perspective de la succession de ses six frégates de surveillance du type Floréal, qui doivent être remplacées à partir de 2030 mais pourraient l'être plus tôt si un programme européen peut voir le jour avant.
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