Nos confrères de La Tribune ont révélé hier que le Comité ministériel d’investissement, instance chargée d’arbitrer les décisions d’investissement du ministère de la Défense, avait donné son feu vert au lancement du programme des frégates de taille intermédiaire (FTI). La décision, ainsi que celle actant la rénovation des frégates du type La Fayette (FLF), a été prise lors de la dernière réunion du CMI, le 11 novembre. La notification du contrat d’études des futures FTI, inscrites à la Loi de Programmation Militaire lors de sa réactualisation l’été dernier, est attendue d’ici la fin de l’année. La construction de la tête de série de ce programme, qui doit comprendre cinq bâtiments afin de remplacer nombre pour nombre les FLF, devrait débuter vers 2019, c’est-à-dire à la fin de la LPM. Sa livraison à la Marine nationale est prévue en 2023.
Pour mémoire, la décision de lancer par anticipation le programme FTI découle de l’abandon des trois dernières frégates multi-missions (FREMM), dont 8 exemplaires seulement seront construits, les deux derniers, livrables entre 2020 et 2022, disposant de capacités antiaériennes renforcées (FREMM DA). Avec les deux frégates de défense aérienne Forbin et Chevalier Paul et les 8 FREMM, les 5 FTI permettront de respecter le format de 15 frégates de premier rang fixé par le dernier Livre Blanc sur la Défense. Les FTI vont permettre d’apporter de la charge aux bureaux d’études de DCNS rapidement, alors que ces nouvelles frégates, qui succèderont aux FREMM sur le site DCNS de Lorient, assureront de la charge à l’outil industriel du chantier morbihannais jusqu’à la fin de la prochaine décennie.
Les FTI, dont le déplacement sera d’au moins 4000 tonnes (contre 6000 pour les FREMM), devraient être proposées par DCNS en deux versions plus ou moins armées. Ces nouveaux bâtiments vont non seulement permettre au groupe naval de disposer d’un nouveau produit dans sa gamme export, entre la corvette Gowind 2500 et la FREMM, mais aussi permettre aux équipementiers de développer de nouveaux systèmes. A commencer par Thales, qui espère doter la FTI du Sea Fire 500, le premier radar français multifonctions à faces planes.