Dans le cadre des accords de défense de Lancaster House, signés par la France et le Royaume-Uni en novembre 2010, les armées des deux pays travaillent depuis cinq ans sur la mise en œuvre d’un corps expéditionnaire interarmées commun. A cet effet, de nombreux exercices ont été menés par les forces terrestres, aériennes et navales françaises et britanniques, tant au niveau d’états-majors intégrés que de manœuvres avec les unités.

L'exercice franco-britannique Corsican Lion en 2012 (© MARINE NATIONALE)
La montée en puissance du de la Combined Joint Expeditionary Force doit atteindre cette année son point culminant avec un grand exercice final. Baptisé Griffin Srike, il doit se dérouler au printemps au large des côtes britanniques et rassembler des milliers de militaires. Toutefois, pour que ces manœuvres permettent comme prévu de valider complètement le concept de CEJF, un certain nombre de capacités doivent être déployées. Or, avec les multiples opérations militaires en cours, en particulier au Moyen-Orient, la participation de certains éléments n’est pas évidente, à commencer par celle du Charles de Gaulle. Le porte-avions français, engagé contre Daech en Syrie et en Libye depuis la fin novembre, doit normalement revenir en Méditerranée le mois prochain. Toutefois, ce calendrier prévisionnel est soumis aux impératifs opérationnels et, au moment où la France souhaite maintenir un haut niveau de frappes contre les positions du groupe terroriste, le retrait du Charles de Gaulle amputerait l’aviation de combat tricolore engagée contre les islamistes de plus de deux tiers de ses effectifs.