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Le dossier de lancement et de réalisation des futures frégates de taille intermédiaire (FTI) a été finalement signé lundi matin par Jean-Yves Le Drian, à l’occasion d’un comité ministériel d’investissement organisé en toute discrétion à l’Hôtel de Brienne, juste avant un déplacement du ministre en Bretagne pour le lancement de la construction d'un centre de formation au Service militaire volontaire. Très attendue, la signature du DLR lance de processus administratif qui va aboutir dans les prochaines semaines à la notification du contrat aux industriels concernés. Même si le calendrier est serré, le programme devrait donc être définitivement mis sur les rails juste avant l’élection du nouveau président de la République.

D’un coût global estimé à 3.8 milliards d’euros, FTI est considéré comme crucial par DCNS, qui fonde de grands espoirs à l’export dans cette nouvelle génération de bâtiments, située dans le catalogue du groupe naval français entre les corvettes du type Gowind 2500 et les frégates lourdes du type FREMM.

Le programme sera mené par le site DCNS de Lorient, qui livrera en 2022 la dernière des huit FREMM française et verra avec ces nouvelles frégates son plan de charge garni pour une bonne partie de la prochaine décennie. Et, en attendant la phase de construction, FTI va constituer un apport de charge bienvenu dans les bureaux d’études et permettre le développement de nouveaux systèmes.

En tout, cinq frégates doivent être produites pour la Marine nationale, qui réceptionnera la tête de série à partir de la fin 2023. Ses sisterships devraient suivre au rythme d’une unité tous les 16 à 18 mois environ.

 

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© DCNS

 

Première frégates européennes dotées d’une étrave légèrement inversée, les FTI présenteront un déplacement d’environ 4200 tonnes. Armées par un équipage de 125 marins, elles auront d’importantes capacités de combat dans tous les domaines de lutte. Il est prévu de les équiper de deux lanceurs verticaux octuples pour un total de 16 missiles surface-air Aster 30 (avec éventuellement une réserve conservatoire pour deux lanceurs supplémentaires). S’y ajouteront 8 missiles antinavire de la famille Exocet, des torpilles MU90, une tourelle de 76mm et deux canons télé-opérés de 20mm. Les FTI disposeront en outre d’un hangar pour un hélicoptère Caïman Marine (NH90) et des drones. En matière d’électronique, elles seront les premières à mettre en œuvre le nouveau radar à faces planes français Sea Fire, développé par Thales, qui fournira également un sonar de coque et la version compacte de son sonar remorqué Captas 4. Les FTI seront enfin des navires digitalisés et adopteront les derniers standards en termes de gestion du big data, avec une architecture informatique embarquée de nouvelle génération.

A l’export, ces frégates seront déclinées dans différents modèles regroupés au sein de la famille Belh@rra avec des plateformes modulaires de 118 à 125 mètres pour les versions courtes et de 127 à 137 mètres pour les variantes longues, ainsi que de nombreuses options pour les équipements (voir notre article détaillé).

 

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© DCNS

(© DCNS)

 

Les FTI succèderont aux cinq frégates du type La Fayette, mises en service entre 1996 et 2001. Le lancement du nouveau programme s’accompagnera d’ailleurs de celui, lié, portant sur la rénovation des FLF. Le contrat porte dans un premier temps sur trois bâtiments de ce type, les deux autres étant en option. La modernisation, qui sera effectuée au fil des passages en arrêt technique majeur des FLF à Toulon, doit être réalisée sur la première frégate en 2020. La cadence devrait ensuite être d’une unité tous les ans. Le chantier portera sur la rénovation du système de combat et de l’électronique, le débarquement du système surface-air Crotale et son remplacement par deux systèmes Sadral, six lanceurs de ce type étant disponibles avec le retrait du service des frégates Dupleix (2015), Montcalm (2017) et Jean de Vienne (2018). Ce système, doté de missiles surface-air à courte portée Mistral, permettra de renforcer l’autodéfense des frégates, non seulement contre des menaces aériennes, mais aussi contre des attaques asymétriques, y compris d’embarcations rapides (le Sadral a déjà été testé avec succès dans cette configuration).  

Si la modernisation est actée pour les deux dernières FLF, quatre Sadral supplémentaires pourront ensuite être prélevés sur les Cassard et Jean Bart, qui seront remplacés par les deux dernières FREMM en 2021 et 2022. Enfin, les La Fayette recevront des capacités de lutte anti-sous-marine, avec l’intégration d’un sonar de coque, et devraient aussi être équipées d’Exocet MM40 Block3, en lieu et place du Block2 qu’elles mettent actuellement en œuvre.

 

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