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A l’issue des auditions de Florence Parly devant les commissions en charge des questions de défense à l’Assemblée nationale et au Sénat, les conclusions des deux enquêtes (épidémiologique et de commandement) diligentées suite à l’épidémie de Covid-19 au sein du groupe aéronaval français, ont été rendues publiques hier. Les deux auditions de la ministre des Armées ont également été l’occasion pour les parlementaires de lui poser un certain nombre de questions. Didier Le Gac, député du Finistère, a notamment voulu savoir où en était le projet de porte-avions de nouvelle génération (PANG) devant assurer la succession du Charles de Gaulle. « Nous sommes prêts, nous avons finalisé les travaux que nous devions finaliser pour permettre une décision et donc les arbitrages devraient être rendus dans le calendrier qui avait été initialement fixé », a répondu Florence Parly. Après 18 mois d’études, les industriels impliqués dans le projet ont remis leur copie en février puis, à l’issue de nouvelles discussions, en particulier sur le chiffrage du programme, le dossier a été bouclé en vue d’être présenté au président de la République. Si tout se passe comme prévu, il devrait donc être tranché par Emmanuel Macron en juin, à l’occasion d’un conseil de Défense. Le chef de l’Etat devra notamment décider du mode propulsion retenu et du calendrier. Pour l’heure, la date butoir quant au remplacement du Charles de Gaulle est prévue en 2038 au plus tard, sachant comme nous l’écrivions lundi qu’il existe sans doute aujourd’hui une opportunité pour accélérer sensiblement le timing. Si l’Elysée donne son feu vert, un nouveau contrat d’études devrait être notifié aux industriels, sachant que l’actuelle loi de programmation militaire (2019-2025), qui ne comprend pas de ligne sur ce nouveau contrat, doit être actualisée d’ici 2021.

« Cette loi de programmation militaire je la défendrai »

Cette échéance, dans le contexte de la crise du coronavirus qui plombe l’économie et les finances publiques, est d’ailleurs redoutée par les militaires et industriels de la défense, qui craignent des coupes sombres. Egalement interrogée par les parlementaires sur cette question, Florence Parly a redit sa détermination à défendre la LPM et à en faire un outil de relance, précisément puisqu’il s’agit de projets industriels et technologiques à haute valeur, de souveraineté et mobilisant essentiellement des emplois et compétences nationales, non délocalisables : « Sur le budget, bien sûr que l’on peut toujours avoir des craintes (…) Mais je suis convaincue que le budget du ministère des Armées est un des outils du plan de relance de l’économique française. C’est même le premier qui est déjà prêt. Nous allons donc tout faire pour mobiliser la commande publique, et faire feu de tous les instruments dont nous disposons - et ils sont nombreux - pour soutenir nos industries qui méritent d’être défendues. D’abord pour ce qu’elles font pour nos armées et ensuite parce que ce sont des entreprises qui irriguent l’économie nationale. Dans ces conditions, je ne suis pas en train de me (demander) ce que je pourrais sacrifier sur le budget du ministère des Armées, c’est tout le contraire », a assuré la ministre, qui au-delà de l’intérêt économique de poursuivre les programmes prévus par la LPM, a souligné que ces moyens militaires avaient plus que jamais toute leur pertinence dans le monde d’aujourd’hui : « Cette loi de programmation militaire je la défendrai car je défie quiconque de me dire ce qui dans l’analyse des menaces et des risques que nous avons faite en 2017 a faibli. Je pense qu’au contraire cette crise ne peut que nous renforcer dans nos analyses et nous montre que ces menaces sont peut être encore plus aigües, plus intenses, que ce nous avions imaginé ».

- Voir notre article complet sur le projet de porte-avions de nouvelle génération

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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