Ce ne fut la pêche miraculeuse pour les deux forces de guerre des mines de l’OTAN, qui ont travaillé durant quatre jours, fin mars, au large de Dieppe et Saint-Valéry-en-Caux. Dans le cadre de l’opération Historical Ordnance Disposal (HOD), une dizaine de bâtiments de l’Alliance, dont huit chasseurs de mines, avaient pour mission de détecter et neutraliser les engins explosifs présents dans un large périmètre. Au final, seules deux mines et une bombe historiques ont été détruites. Le chasseur de mines belge Lobelia a pétardé une mine allemande de type LMB, soit l'équivalent d'environ 900 kg d'explosif, alors que son homologue polonais se chargeait de détruire une BM1000 allemande (700 kg). Le Français Pégase a, quant à lui, découvert et neutralisé une bombe anglaise de 1000 livres, soit l’équivalent de 300 kg d’explosifs.

Les SNMCMG1 et 2 à Cherbourg (© : MARINE NATIONALE)
250 km² de fonds marins blanchis
Bien que ce tableau de chasse soit assez maigre, au regard des moyens déployés, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord se montre satisfaite : « Malgré des conditions de mer qui ont limité le temps de travail effectif à environ 4 jours, cette opération a permis de blanchir environ 250 km² de fonds marins, renforçant ainsi la sécurité des activités maritimes comme la pêche (environ 60% de plus que lors de la précédente édition en 2014) ». Elle rappelle également que le bilan de l’opération HOD, avec en tout l’équivalent de 2 tonnes de TNT traitées, s’ajoute aux opérations menées par la Marine nationale en mer et sur le littoral tout au long de l'année et « porte le bilan du seul mois de mars à environ 9.5 tonnes d'explosif détruit en Manche - mer du Nord ».
En plus de ses propres moyens, la France bénéficie régulièrement de la présence en Manche d'un groupe de guerre des mines de l’OTAN, qui participe depuis 1996, dans le cadre de l’opération HDO, à la recherche et à la destruction des engins historiques. Opérant en Europe du nord, le Standing NATO Mine CounterMeasure Group 1 (SNMCMG1) vient généralement chaque année. Et il était cette fois renforcé par le SNMCMG2, qui évolue habituellement en Méditerranée.
Le ravitailleur allemand Donau et la frégate italienne Euro, bâtiments amiraux des SNMCMG1 et SNMCMG2, étaient à la tête d’une imposante flotte de guerre des mines comprenant les chasseurs Auerbah et Bad Bevensen (Allemagne), Pembroke (Royaume-Uni), Lobelia (Belgique), Willemstad (Pays-Bas), Mewa (Pologne), Anamur (Turquie), ainsi que le Français Pégase. L’ensemble étant armé par quelques 400 marins.