Aller au contenu principal

C'est un « ouf » de soulagement, au moins provisoire, dans les rangs des armées : il n'y aura pas de nouvelles coupes budgétaires. François Hollande a en effet réaffirmé, hier, à l'issue d'un Conseil de Défense attendu, « les engagements financiers de la loi de programmation militaire » 2014-2019 qui alloue 190 milliards d'euros de crédits d'ici à 2019 à la Défense, soit une enveloppe annuelle de 31,4 milliards. Le Président a rappelé « le caractère primordial » de l'effort de défense « afin de renforcer notre influence internationale, protéger nos intérêts vitaux et assurer la sécurité de la France ». Le chef de l'État, qui est aussi le chef des armées, a toutefois demandé au gouvernement d'améliorer la gestion du deuxième budget de la nation, tous les ministères, sans exception, devant participer au redressement des comptes publics et au plan d'économies gouvernemental de 50 milliards d'euros. « Cette trajectoire pluriannuelle des crédits militaires doit s'accompagner d'une amélioration des conditions de gestion de nos matériels et projets », a ainsi requis le Président Hollande. Les ministres des Finances et de la Défense devront d'ailleurs faire, d'ici à la fin juin, « des propositions en ce sens ». « Un maintien en trompe-l'oeil » Pas forcément de quoi rassurer pour de bon les militaires. L'opposition a d'ailleurs aussitôt dénoncé, par la voix de l'ancien ministre UDI Hervé Morin, un « maintien en trompe-l'oeil » du budget, le député UMP Jean-François Lamour estimant, pour sa part, que François Hollande « prépare les esprits à de nouvelles coupes budgétaires ». Dans un courrier du 9 mai, Jean-Yves Le Drian avait alerté Matignon sur les conséquences opérationnelles, sociales et industrielles « très lourdes » qu'engendrerait une nouvelle baisse des crédits de la défense. L'ex-ministre UMP, Xavier Bertrand, avait, quant à lui, accusé le gouvernement de préparer de nouvelles coupes annuelles de 1,5 à 2 milliards d'euros, semant la consternation dans les casernes. Les chefs d'état-major des armées avaient brandi la menace d'une démission collective. Mercredi, la Cour des comptes avait également tiré la sonnette d'alarme, jugeant « peu probable » que la LPM puisse être « respectée », compte tenu de l'incertitude des « recettes exceptionnelles » censées provenir de la vente de biens immobiliers et de la vente de l'avion de combat Rafale à l'étranger.

 

 

Un article de la rédaction du Télégramme

Aller plus loin

Rubriques
Défense