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Créée l’an dernier, la société commune de DCNS et Piriou participe à son premier salon Euronaval en dévoilant une belle série de nouveautés. Spécialisée sur le segment des bâtiments destinés à l’action de l’Etat en mer, Kership propose différents types de navires, de la petite unité côtière au grand patrouilleur océanique, pour des tailles allant jusqu’à 95 mètres.

 

L’OPV 75

 

L’OPV 75 est l’un des nouveaux patrouilleurs développés par Kership pour la surveillance et la protection des zones économiques exclusives. Version compacte de l’OPV 90, dont le prototype, L’Adroit, est opérationnel depuis 2012 au sein de la Marine nationale, ce modèle a, comme son aîné, été imaginé comme une plateforme robuste, facile à exploiter et entretenir. Plus rapide, avec une vitesse de pointe de 25 nœuds, l’OPV 75 peut opérer sans ravitaillement pendant deux semaines, son autonomie étant de 4000 milles à 12 nœuds. Long de 75 mètres pour une largeur de 14.3 mètres et un déplacement de 1200 tonnes, l’OPV 75 se distingue par sa polyvalence. Il dispose en effet d’une « Mission Bay » reconfigurable selon les missions et capable, notamment, d’accueillir trois conteneurs de 20 pieds. Ce local donne sur la partie arrière, qui dispose d’une rampe pour la mise en œuvre d’une embarcation de 9 mètres. Un autre RHIB, de 7 mètres, est logé sous bossoir sur le pont. Celui-ci comprend une plateforme pouvant accueillir un hélicoptère de 10 tonnes et un petit hangar pour deux drones aériens (UAV).

 

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© KERSHIP

L'OPV 75 (© KERSHIP)

 

Doté d’une coque en acier et de superstructures en aluminium, l’OPV 75 dispose d’une passerelle panoramique, d’un mât unique avec radar de surveillance 2D et d’un système de lutte Polaris, qui gère l’armement et intègre l’ensemble des informations provenant des senseurs du bâtiment, mais aussi des moyens déportés comme les drones. Développé par DCNS, Polaris permet aussi d’échanger, via les moyens de communication et des liaisons de données, des informations et la situation tactique avec d’autres bâtiments. L’OPV 75 peut, ainsi, évoluer dans une force navale, nationale ou internationale. L’armement proposé comprend un canon de 40mm BAE Bofors, ainsi que deux mitrailleuses de 12.7mm.

L’équipage peut être réduit à 32 marins seulement grâce aux automatismes, ou être renforcé selon les besoins, la capacité d’accueil étant de 58 personnes. Un différentiel qui peut également servir au déploiement de commandos.

 

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© KERSHIP

L'OPV 50 (© KERSHIP)

 

L’OPV 50

 

Le modèle en dessous de l’OPV 75, également révélé à l’occasion d’Euronaval par Kership, est l’OPV 50. Ce bâtiment de 58.2 mètres de long pour 9.5 mètres de large est conçu pour les missions de maintien de l’ordre en mer, près des côtes et dans la zone économique exclusive. Robuste et endurant, avec une autonomie de 15 jours en opération, ou 5000 milles à 12 nœuds, l’OPV 50, qui peut atteindre la vitesse de 25 nœuds, dispose d’une coque en acier et de superstructures en aluminium. Il est équipé d’une passerelle panoramique surmontée d’un mât unique accueillant un radar 2D et des moyens de communication, auxquels s’ajoute un système de veille électro-optique. Comme tous les grands patrouilleurs de Kership, l’OPV 50 dispose du système de lutte Polaris.

 

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© KERSHIP

L'OPV 50 (© KERSHIP)

 

Pour les interceptions ou visites de navires, l’OPV 50 intègre, à l’arrière, deux rampes permettant la mise à l’eau rapide de deux RHIB de 6.7 mètres. Ces moyens peuvent aussi être utilisés dans le cadre d’opérations spéciales, sachant que la capacité d’hébergement et des 16 personnes en plus des 12 membres d’équipage. Le bâtiment peut, de plus, mettre en œuvre un UAV, grâce à la présence d’une plateforme et d’un hangar dédié. L’armement de base comprend un canon de 40mm et des mitrailleuses.

En dehors des opérations militaires, l’OPV 50 est conçu pour remplir de nombreuses missions de service public, comme la lutte contre la pollution ou encore l’aide humanitaire. A cet effet, il dispose d’une plage arrière capable d’accueillir deux conteneurs de 20 pieds, manutentionnés au moyen d’une grue d’une capacité de 8 tonnes à 8 mètres.

 

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© KERSHIP

Le MPV 80 (© KERSHIP)

 

MPV 80

 

Kership a, par ailleurs, développé une gamme de gros patrouilleurs à long rayon d’action inspirés des navires de service à l’offshore (supply), réputés pour leur robustesse et leur endurance. Des unités plutôt conçues pour effectuer une large gamme de missions civiles et militaires dans les vastes espaces océaniques ultramarins, où les bases sont parfois très éloignées. C’est le cas du nouveau MPV 80. Evolution du MOPV 80, présenté en 2012 par Piriou, ce bâtiment de 2200 tonnes, long de 79.5 mètres pour une largeur de 13.8 mètres, peut être utilisé dans la lutte contre la piraterie et les trafics illicites, la protection de l’environnement ou encore les missions humanitaires. Offrant une importante autonomie, soit trois semaines d’opérations sans ravitaillement et 7700 milles à 12 nœuds, le MPV 80 se caractérise par d’importantes capacités logistiques, avec un large pont découvert et une grue de manutention d’une capacité de 5 tonnes à 12 mètres. Une zone dédiée permet le transport de six conteneurs de 20 pieds, ce qui offre au bâtiment la possibilité d’être équipé de différentes capacités modulaires. Il peut, par exemple, être reconfiguré avec du matériel antipollution ou encore des installations hospitalières conteneurisées.

 

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© KERSHIP

Le MPV 80 (© KERSHIP)

 

Comme les OPV 90, OPV 75 et OPV 50, ce patrouilleur dispose d’une passerelle panoramique avec mât unique, un système de lutte Polaris et d’importants moyens de surveillance et de renseignement. Sa plateforme, capable de recevoir un hélicoptère de 10 tonnes, sert à la mise en œuvre de plusieurs UAV, qui disposent à bord d’un hangar dédié.

Réalisé en acier (coque) et en aluminium (superstructures), le MPV 80 peut embarquer une drome importante. En plus de deux RHIB de 7 mètres sous bossoirs, le bâtiment est capable de déployer un bateau de 11 mètres, par exemple un grand semi-rigide pour forces spéciales ou une embarcation de travail de type chaland. Affichant une vitesse de pointe de 21 nœuds, le MPV 80 est armé par un équipage de 50 marins, effectif pouvant être porté à 70. L’armement est composé d’un canon de 40mm et de mitrailleuses.

 

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© PIRIOU

Le B2M (© KERSHIP)

 

B2M

 

C’est dans le même esprit qu’est né le bâtiment multi-missions (B2M), développé spécifiquement pour répondre aux besoins de la marine française, qui a passé commande de trois exemplaires, livrables en 2015 et 2016. Longs de 65 mètres pour une largeur de 14 mètres, les B2M présentent un déplacement de 2300 tonnes et naviguent à la vitesse de 13 nœuds. Conçus pour intervenir dans les vastes espaces maritimes des territoires français d’Outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Antilles, Polynésie), leur design rappelle clairement celui d’un supply. Capables d’opérer durant 30 jours, les B2M offrent une très grande autonomie, pouvant aller jusqu’à 9000 milles grâce à l’ajout de réservoirs supplémentaires (5000 milles à 12 nœuds en configuration normale). Extrêmement polyvalents, ils pourront remplir un très large spectre de missions : surveillance maritime, police des pêches, lutte contre la piraterie et les trafics, lutte contre la pollution et les incendies de navire, sauvetage ou encore remorquage, avec une capacité de traction de 30 tonnes.

 

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© PIRIOU

Le B2M (© KERSHIP)

 

Les B2M pourront aussi assurer la projection intra-théâtre de forces militaires ou de police avec leur matériel et des munitions. Pour cela, les capacités d’emport sont importantes, avec la possibilité d’embarquer six conteneurs de 20 pieds, un engin de travaux publics et deux véhicules de type 4x4. Une grue de 12 tonnes à 14 mètres assurera la manutention, le transfert vers la côte des hommes et du matériel pouvant être réalisé au moyen d’un chaland de 8 mètres. Les locaux vie permettent d’accueillir 20 personnes en plus des 20 membres d’équipage.

Ces capacités leur permettront également d’être utilisés pour des opérations humanitaires, pour acheminer du matériel, du fret, des vivres et des médicaments, ou encore projeter une unité médicale dans une zone sinistrée.

Les B2M pourront, enfin, servir de support aux forces spéciales, avec la possibilité d’embarquer deux semi-rigides de 9 mètres de type ECUME et d’accueillir des nageurs de combat avec leur matériel.

 

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© KERSHIP
 Le CPV 105 (© KERSHIP)

 

CPV 105

 

Kership lance également de nouveaux modèles sur le segment des patrouilleurs de 20 à 35 mètres destinés à remplir des missions variées au profit des forces armées et d’autres services gouvernementaux, comme la police, les garde-côtes ou les douanes. Deux produits sont présentés à Euronaval dans cette catégorie. Le premier est le CPV 105, un bateau de 32.5 mètres de long pour 6.4 mètres de large capable d’atteindre 31 nœuds.

Pouvant être armé et équipé de systèmes spécifiques de communication, le CPV 105 peut être doté d’un blindage pour protéger la passerelle. Surélevée, celle-ci offre une vision à 360°. En plus des moyens de détection du bâtiment, l’équipage dispose, ainsi, d’un excellent point de vue pour suivre la situation alentour et les opérations en cours. Conçu pour intervenir dans les eaux territoriales et plus au large, dans la zone économique exclusive, le CPV 105 est équipé à l’arrière d’une rampe pour la mise à l’eau et la récupération rapide d’un RHIB de 6.8 mètres. Cette embarcation est destinée aux équipes de visite ou d’intervention, par exemple dans le cas d’opérations de maintien de l’ordre, de contrôle des navires de commerce, de police des pêches, de lutte contre les trafics illicites ou encore de lutte contre la piraterie.

 

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© KERSHIP

Le CPV 105 (© KERSHIP)

 

Pouvant accueillir 17 marins, le CPV 105 peut franchir 1500 milles à 15 nœuds. Rapide et endurant, avec une autonomie importante, même à pleine vitesse (5 heures à 31 nœuds), le CPV 105 est présenté comme robuste et économique. C’est également un navire  très manoeuvrant grâce à un design optimisé de la carène et de la propulsion, qui permet aussi de réduire la consommation de carburant.

Son armement comprend des mitrailleuses, l’avant étant conçu pour recevoir un canon de 20mm.

 

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© KERSHIP
 Le CPV 82 (© KERSHIP)

 

CPV 82                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Version compacte du CPV 105, le CPV 82 mesure 25 mètres de long pour 5.9 mètres de large. Spécialement conçu pour les patrouilles côtières, il présente néanmoins une autonomie très intéressante, soit 1200 milles à 12 nœuds. Sa passerelle panoramique permet à l’équipage, constitué de 10 marins, d’observer l’ensemble de l’environnement extérieur, cette veille visuelle complétant les moyens électroniques de détection (jour/nuit) dont dispose le bateau. Rapide, avec une vitesse maximale de 30 nœuds, le CPV 82 peut mener toutes sortes de missions liées à l’action de l’Etat en mer, y compris des opérations d’interception. A cet effet, il est doté d’une rampe arrière permettant de déployer immédiatement un semi-rigide de 4.9 mètres. Le CPV 82 est réalisé en aluminium et a été conçu, souligne Kership, pour offrir une plateforme robuste à la maintenance réduite. Comme pour le CPV 105, l’armement peut aller jusqu’au canon de 20mm.

 

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© KERSHIP

Le CPV 82 (© KERSHIP)

 

L’Adroit, prototype de l’OPV 90

 

Une fois n’est pas coutume, c’est par le plus grand modèle de la gamme que nous achèverons cet article puisqu’il est déjà très connu. Il s’agit de l’OPV 90, dont le prototype, réalisé par DCNS avant le rapprochement avec Piriou, navigue depuis 2012 au profit de la flotte française. Mis à disposition de la Marine nationale par les industriels, ce patrouilleur hauturier a réalisé depuis sa mise en service de très nombreuses missions. Il a notamment participé avec succès à des opérations de lutte contre la piraterie, le terrorisme et les trafics illicites en océan Indien, de police des pêches et de contrôle de l’immigration clandestine en Méditerranée.

 

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© KERSHIP

 L'Adroit, prototype du modèle OPV 90 (© MARINE NATIONALE)

 

Conçu pour de longues patrouilles hauturières, avec une vitesse de 21 à 24 nœuds suivant la propulsion, une autonomie de trois semaines sans ravitaillement (8000 milles à 12 nœuds) et une disponibilité de 220 jours par an, l’OPV 90 est dédié à la surveillance et la protection des espaces maritimes contre des menaces très variées, y compris asymétriques. Long de 87 mètres pour une largeur de 13.6 mètres, ce bâtiment de 1500 tonnes a inauguré chez DCNS le concept de la haute passerelle panoramique surmontée d’un mât unique regroupant les senseurs, dont les radars. La passerelle concentre dans le même espace la conduite du navire, le PC Aviation et le Central opération, ce dernier pouvant toutefois être isolé dans un local fermé au niveau inférieur.

 

La vaste plateforme du patrouilleur lui permet de recevoir un hélicoptère de 10 tonnes, son hangar étant dimensionné pour une machine de 5 tonnes et un drone. L’Adroit a, d’ailleurs, été le premier bâtiment européen à mettre en œuvre au cours de missions opérationnelles un engin aérien sans pilote, en l’occurrence le Camcopter S-100. Pouvant accueillir 27 passagers en plus de ses 32 membres d’équipage, l’OPV 90, qui peut disposer de moyens de guerre électronique (R-C ESM) est aussi conçu pour soutenir des opérations spéciales. Il dispose, à cet effet, de locaux spécifiques et de rampes permettant la mise à l’eau rapide de deux RHIB de 9 m ou de drones de surface. En dehors de son armement, constitué d’artillerie légère manuelle ou télé-opérée (typiquement jusqu’à 40mm, la plateforme pouvant toutefois structurellement intégrer une tourelle de 76mm), l’OPV 90 est équipé de moyens non létaux, avec deux canons à eau mis en oeuvre depuis la passerelle.

 

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© DCNS

Patrick de Leffe (© DCNS)

 

« Notre force c’est la réunion des compétences de DCNS et Piriou »

 

C’est en mai 2013 que Kership a été officiellement mise en place. La société, détenue à 55% par Piriou et 45% par DCNS, s’appuie sur ses propres équipes commerciales pour les projets nationaux et, à l’export, bénéficie du réseau de ses actionnaires. « Notre force, c’est la réunion des compétences de DCNS et Piriou. DCNS est un spécialiste des grands navires militaires hauts de gamme dotés d’un système de combat complexe. Le groupe dispose en plus d’un réseau commercial mondial. Piriou, de son côté, a une solide expérience des bateaux de taille intermédiaire aux standards civils. Spécialiste des navires civils, Piriou est aussi présent dans plusieurs régions du monde, une partie de son outil industriel étant à l’étranger, par exemple au Vietnam », explique Patrick de Leffe, président de Kership. 

 

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© KERSHIP

L'Adroit (© KERSHIP)

 

Dans l’attente des premiers contrats

 

Côté business, la société va mener à bien son premier projet avec B2M, même si l’offre avait été présentée avant la création de Kership et a donc été attribuée à un groupement constitué de Piriou et DCNS. Deux industriels qui espèrent bien que leur nouveau bébé va bientôt remporter de nouvelles commandes. Cela prend forcément un peu de temps, surtout avec une nouvelle marque, qu’il faut faire connaître. Heureusement, ses géniteurs sont déjà bien implantés, ce qui facilite les choses. Patrick de Leffe rappelle néanmoins que ce segment de marché, celui des bâtiments aux normes civiles dédiés à l’action de l’Etat en mer, bien que les besoins soient très importants, demeure complexe. « Ce sur quoi il faut être lucide c’est que les Etats qui recherchent des bâtiments prospectent longtemps à l’avance et, une fois qu’ils sont décidés, il faut trouver les créneaux budgétaires ». En sommes, ce n’est pas forcément simple mais, d’après le patron de Kership, « les choses s’amorcent ». Quant à savoir si les bateaux commandés seront réalisés chez Piriou à Concarneau ou à l’étranger, tout dépendra des marchés : « Pour l’instant nous sommes plutôt sur des constructions en France, mais nous sommes bien sûr ouverts à tous les montages en fonction des demandes des clients. Nous pouvons nous appuyer sur les chantiers de Piriou mais certains clients peuvent vouloir faire par eux-mêmes tout ou partie de la construction ».

 

PLG, BSAH, BATSIMAR…

 

En dehors des espoirs placés dans le marché export, Kership est évidemment très actifs sur le marché français, où la compétition est très rude entre industriels. Parmi les projets du moment, il y a les deux patrouilleurs légers guyanais (PLG), qui doivent être commandés d’ici la fin de l’année. La Marine nationale va également s’équiper à partir de 2017 de huit bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers, dont quatre lui appartiendront. Et, à plus long terme, Kership a bien entendu en ligne de mire le programme des bâtiments de surveillance et d’intervention hauturiers (BATSIMAR). La marine souhaite 15 unités de ce type afin de remplacer entre 2020 et 2025 ses avisos et grands patrouilleurs.

 

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© MARINE NATIONALE

La Tapageuse (© MARINE NATIONALE)         

                                                  

La Tapageuse et le marché des navires de seconde main

 

Enfin, Kership s’est lancé sur un autre marché, celui de la rénovation d’anciennes unités de la marine française retirées du service. Le premier projet de ce type concerne le patrouilleur de 54 mètres La Tapageuse (type P400), racheté fin 2013 et transféré à Concarneau afin d’être remis à niveau et revendu à une force navale étrangère. « Nous nous adressons dans ce cas à des clients qui ont un besoin opérationnel urgent et pour lesquels nous pouvons livrer un bâtiment dans des délais très courts », explique Patrick de Leffe. Alors que la remotorisation du patrouilleur est à l’étude, Kership est apparemment en discussion avec plusieurs clients possibles. On pense par exemple aux pays qui opèrent déjà des unités du type P400, notamment en Afrique de l’ouest. « Il y a un marché qui apparait progressivement pour ces bateaux qui ont une coque en bon état, disposent encore de potentiel et peuvent répondre au calendrier de certaines marines ».

 

Des constructions en spéculation ?

 

Les besoins en matière de sécurité et de surveillance maritime étant croissant, tout comme les tensions entre pays riverains qui poussent de nombreuses forces navales à se renforcer, certaines idées commencent à germer. A terme, si le marché potentiel s’avérait suffisamment important et était marqué par un caractère d’urgence des commandes, la construction anticipée de bateaux, comme des petits patrouilleurs, pourrait-elle compléter la vente de bâtiments de seconde main ? « Dans le secteur civil, on voit beaucoup de bateaux construits en spéculation et vendus à des opérateurs qui en ont besoin très vite. Peut-être que des marines pourraient être intéressées pour répondre à des besoins urgents », estime Patrick de Leffe.

En somme, aucune porte n’est fermée, Kership n’exclut rien, surtout pas les opportunités… 

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