Le patrouilleur hauturier L’Adroit a quitté hier le SNMG2, force navale de l’OTAN déployée en mer Egée dans le cadre de la crise des migrants. Après avoir participé pendant près de trois semaines à cette opération, recueillant notamment des informations au profit des garde-côtes turcs et grecs, le bâtiment, relevé par l’Enseigne de Vaisseau Jacoubet, a mis le cap sur Toulon. C’est là que s’achèvera, dans quelques jours, son ultime déploiement au profit de la Marine nationale, qui le rendra en juillet à son propriétaire, DCNS. Le groupe naval mettait L’Adroit, prototype de sa nouvelle gamme d’OPV réalisés aux normes civiles (aujourd’hui commercialisée par Kership), à disposition de la flotte française depuis octobre 2011.

Drone et embarcations semi-rigides (© MARINE NATIONALE)
Plateforme supplémentaire et expérimentations
Le partenariat, qui portait sur une période initiale de trois ans, a été renouvelé à deux reprises mais prendra fin cet été. La marine, malgré l’intérêt de disposer d’une plateforme supplémentaire au moment où sa flotte de patrouilleurs est sous tension, n’a en effet pas prévu d’acquérir le bâtiment. Ce dernier lui aura néanmoins été très utile pendant quatre ans et demi, contribuant à ses missions mais aussi à différentes expérimentations, dont celle d’un premier drone aérien embarqué à voilure tournante, le Camcopter S-100 de Schiebel. Les solutions techniques imaginées par DCNS sur cet OPV ont également permis aux marins français d’éprouver certains concepts afin de mieux définir le futur programme des bâtiments d’intervention et de surveillance maritime (BATSIMAR).

(© DCNS)
18.000 milles parcourus en quatre mois
Afin d’aider son propriétaire à le vendre à une marine étrangère, l’ultime déploiement du patrouilleur sous pavillon français avait donc une consonance commerciale, avec des opérations de soutien à l’exportation en Amérique latine, en Afrique du sud ou encore en Egypte. Mais le déploiement de quatre mois a également été très opérationnel. L’Adroit, rappelle la Marine nationale, s’est illustré en assurant une assistance médicale au profit d’un marin allemand au large du Cap Vert. Il a également mené des missions de police des pêches et de surveillance de la Zone Economique Exclusive française des îles Eparses, dans le canal du Mozambique, avant d’intégrer l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie puis d’être réassigné en Méditerranée au sein du SNMG2. « Il aura parcouru plus de 18 000 nautiques, été successivement sous le contrôle de CECMED, CECLANT, COMSUP FAZSOI et ALINDIEN, puis été intégré au sein de forces multinationales européenne et OTAN. L’ensemble du spectre des missions pouvant être confiées à un patrouilleur hauturier aura ainsi été balayé », souligne l’Etat-major.