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L'Adroit, le nouveau patrouilleur hauturier mis à disposition de la Marine nationale par DCNS, achève aujourd'hui une mission d'un mois de police des pêches en Méditerranée. Au cours de ce premier déploiement, le bâtiment a, notamment, pu tester de nouveaux équipements. Il a, ainsi, retrouvé son drone Camcopter S-100, qui avait réalisé ses premiers appontages en novembre dernier, au large de Lorient, où le patrouilleur a été construit par DCNS. Conçu par la société autrichienne Schiebel, le Camcopter S-100 est actuellement en phase de recette par les marins français, qui ont commencé à l'utiliser pour des missions de surveillance maritime. Affichant un poids à vide de 110 kilos et une masse maximale au décollage de 200 kilos, le Camcopter S-100 mesure 3 mètres de long pour 1 mètre de haut, son rotor ayant un diamètre de 3.4 mètres. Capable de voler durant 6 heures environ (sans réservoir supplémentaires et avec une charge utile de 50 kilos), le drone présente une vitesse de croisière de 55 noeuds (environ 100 km/h) et peut atteindre 120 noeuds (environ 220 km/h). Le drone est équipé de caméras électro-optiques et infrarouges pour la détection et l'identification, les images étant directement transmises sur L'Adroit. En dehors de cette capacité initiale, l'engin pourra être équipé d'un système d'identification automatique des navires (AIS) ou encore d'un radar, tout en pouvant servir de relais de communication (UHF). Le Camcopter S-100 sur L'Adroit en novembre (© : MARINE NATIONALE) Dans le même temps, le patrouilleur a fait l'objet d'une expérimentation visant à ajouter à son système de combat Polaris une capacité d'interopérabilité hors OTAN. Le National Interoperable Data Link (NIDL), qui a été testé avec succès du 24 au 26 avril, doit permettre à DCNS, dont les produits sont traditionnellement conçus pour sur la base d'une compatibilité aux standards de l'Alliance Atlantique, d'élargir ses opportunités de ventes à l'export tout en continuant de proposer les systèmes de combat SETIS et Polaris. Cette nouvelle liaison de données tactiques a été mise en oeuvre entre L'Adroit et une station à terre. Elle permet notamment des échanges d'informations similaires à la liaison 16, utilisée par l'OTAN sur les théâtres d'opération depuis les années 90. Elle permet également de transférer des fichiers sous IP, afin de récupérer l'information avec simplicité et donc d'interfacer de nombreux systèmes d'information. La passerelle de L'Adroit (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU) En 3 heures seulement, les équipes de DCNS ont installé le caisson NIDL, assuré la connexion à l'antenne Ultra Haute Fréquence (UHF) du bord et à Polaris, mené à bien le changement de version du système de combat et géré la synchronisation GPS du système. « Cet essai a permis d'échanger en UHF une situation tactique réelle entre deux plates-formes, mais aussi d'effectuer des transferts de fichiers de toutes sortes et de "chater" entre stations NIDL. Une série de tests avec indicateurs chiffrés ont permis d'apprécier le temps de transfert des fichiers et de chargement des pistes en simultané : les résultats ont été très convaincants », se félicite DCNS, qui assure que ce nouveau système constitue « une véritable opportunité pour le groupe, qui valide ainsi une solution NIDL concurrentielle qui renforce son offre de CMS (Combat Management System, ndlr) à l'export ».Pour mémoire, L'Adroit est le prototype des nouveaux patrouilleurs et corvettes de la gamme Gowind, dont DCNS espère vendre de nombreux exemplaires sur le marché international. A ce titre, L'Adroit constitue une véritable vitrine flottante pour des clients potentiels. Il sera notamment présenté en Afrique du sud lors de son prochain déploiement, qui débutera à la fin de l'été. En attendant, après avoir achevé sa campagne de surveillance de la pêche au thon rouge, le patrouilleur sera en escale ce week-end à Augusta puis, après un exercice, rentrera sur Toulon. L'Adroit (© : DCNS)

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