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Le patrouilleur austral Albatros a appareillé le 19 mai de la Réunion, où il était basé depuis trente ans, pour son dernier voyage vers la métropole et Brest, où il sera désarmé. Son arrivée à la pointe Bretagne est pour le moment prévue mi-juillet. L’Albatros sera, dans la foulée, retiré du service actif. Le bâtiment sera ensuite démilitarisé et vidé de ses fluides ainsi que de tout ce qui peut être récupéré à bord. Sa coque devrait alors servir de brise-lames, potentiellement à Lorient afin de remplacer l’ex-bâtiment de soutien mobile Rhône, désarmé en 1997 et qui doit rejoindre prochainement la filière de déconstruction. 

Un bateau et une mission uniques

Avec la mise en retraite de l’Albatros, c’est une page de l’histoire de la marine et des TAAF qui va se tourner. Doyen de la flotte française, le vieux patrouilleur a une longue et originale histoire. C’est en tant que chalutier congélateur et sous le nom de Névé qu’il a été mis sur cale en 1966 au chantier normand du Trait. Livré l’année suivante à la Société navale caennaise, le bateau a pêché en Atlantique nord jusqu’en 1983. La Marine nationale en fait alors l’acquisition, le rebaptise Albatros et, après transformation, le remet en service en 1984. Depuis La Réunion, il a pour mission de patrouiller dans les TAAF afin de protéger la zone économique exclusive française autour de Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam. L’ancien chalutier de 85 mètres de long, conçu pour affronter les rigueurs de l’Atlantique nord, se mesure cette fois aux conditions extrêmes du grand sud. Des navigations longues et souvent éprouvantes pour l’équipage et le matériel, qui affrontent les caprices des quarantièmes rugissants, avec leur lot de tempêtes, de mers démontées et d’icebergs. Un environnement très dur pour une présence essentielle, consistant à affirmer la souveraineté de la France dans cet immense espace, avec une ZEE riche en langouste et légine, deux produits dont le poids économique est très important à La Réunion. Seuls quelques bateaux de pêche français sont autorisés à exploiter cette ressource, dont le prix de vente très élevé suscite des convoitises et oblige l’Etat à surveiller la zone pour éviter le pillage des stocks. Ce fut durant trois décennies la vocation principale de l’Albatros, dont la présence a été renforcée à partir des années 90 par des frégates de surveillance, dont deux exemplaires (Floréal et Nivôse) sont basés à La Réunion, ainsi que par l’Osiris.

Un remplaçant devrait être prochainement commandé

L'Albatros, navire unique et symbolique des rudes missions australes, va être remplacé par la nouvelle unité que l'administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises s'apprête à commander. Armée par un équipage de la Marine nationale, la nouvelle unité effectuera des patrouilles dans l'océan austral ainsi que le ravitaillement de la base antarctique de Dumont d'Urville.

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