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Mise en œuvre de missiles AM39 Exocet et intégration de torpilles et de moyens de détection acoustique … L’EC725 d’Airbus Helicopters élargit son domaine de compétences, avec pour commencer la lutte antisurface au travers du programme brésilien. Ce pays va en effet intégrer le club très fermé des utilisateurs de missiles antinavire lourds à partir d’hélicoptères. Dans le cadre de la commande de 50 EC725 à Airbus Helicopters, les 16 machines destinées à l’aéronautique navale brésilienne seront pour moitié gréées pour la lutte antisurface. A ce titre, les hélicoptères pourront mettre en œuvre deux Exocet AM39. Dans le cadre des travaux d’intégration du missile de MBDA sur les EC725 brésiliens, la première campagne d’essais en vol s’est déroulée du 28 avril au 28 mai à partir de Marignane. Pendant un mois, le SOC09 a réalisé une vingtaine de vols. L’objectif était d’évaluer le comportement de l’hélicoptère dans les phases critiques de vol, avec toute une batterie de mesures, notamment vibratoires et aérodynamiques, sur la machine, les deux maquettes d’AM39 installées de part et d’autre de la carlingue (700 kilos chacune), ainsi que leurs supports.

 

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© AIRBUS HELICOPTERS - ANTHONY PECCHI

Essais d'intégration de l'AM39 (© ANTHONY PECCHI)

 

Les essais d’intégration vont se poursuivre, notamment au Brésil, où la filiale locale d’Airbus, Helibras, produit les EC725 destinés aux forces armées brésiliennes. Alors que l’appareil tête de série est sorti en 2011 de Marignane, une nouvelle usine a en effet été construite à Itajubá, dans l’Etat de Minais Gerais. Ce site d’Helibras a livré en juin dernier un premier EC725 destiné à la marine brésilienne. Il s’agissait du quatrième exemplaire de l’aéronautique navale, tous étant réceptionné dans une version « basique », la variante antinavire, pourvue non seulement d’une capacité d’emport de deux AM39 mais également d’un radar, étant prévue plus tardivement dans le programme.

 

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© AIRBUS HELICOPTERS

Le premier EC725 de la marine brésilienne, livré en 2011 (© AIRBUS HELICOPTERS)

 

Le Chili, le Qatar et l’Arabie saoudite également équipés

 

On notera que le Brésil est le premier pays à commander l’EC725 équipé avec des Exocet. Toutefois, des appareils des versions précédentes de la famille Cougar/Super Puma d’Airbus Helicopters sont en service avec cette arme dans les marines chilienne et saoudienne. Le Qatar dispose également de la version aéroportée de l’Exocet, qui est dans ce cas mise en œuvre par ce type d’hélicoptères au sein de l’armée de l’air qatarie. Quant à la marine du pays, elle pourrait également déployer l’AM39 à partir de Sea King.

 

Premier emploi au combat de l’AM39 en 1980

 

Entrée en service à la fin des années 70, la version aéroportée du célèbre missile antinavire français s’est rendue célèbre en mai 1982, lorsqu’un Super Etendard argentin a mis hors de combat avec un AM39 le destroyer britannique HMS Sheffield lors de la guerre des Malouines. Ce n’est toutefois pas à cette occasion que le missile a été employé pour la première fois au combat. L’AM39 avait, en réalité, été « inauguré » deux ans plus tôt, au début de la guerre entre l’Iran et l’Irak. Il avait été employé en décembre 1980 par des Super Frelon irakiens contre des bâtiments de la marine iranienne.

 

Vers une version ASM

 

Pour en revenir à l’EC725, Airbus Helicopters a jusqu'ici vendu à 108 exemplaires de cette machine dans le monde, dont 37 pour des missions navales. En dehors du Brésil, le Mexique a également commandé 3 EC725 pour sa marine, l’armée de l’air malaisienne ayant décidé pour sa part de se doter de 12 hélicoptères de ce type pour un emploi naval. La Pologne, qui a commandé 70 EC725, destine une partie de son parc à ses forces navales, alors que les garde-côtes indiens en ont commandé 14.

Hélicoptère de la classe 11 tonnes, l’EC725, version militarisée de l’EC225, est souvent employé dans des missions de transport opérationnel. Les machines de l’armée de l’Air et l’armée de Terre françaises servent, par exemple, au Commandement des opérations spéciales (COS).Capable de transporter jusqu’à 28 soldats en plus de l’équipage, d’emporter de l’armement (mitrailleuses, roquettes…) et de mettre en œuvre des leurres, l’EC725 présente une très forte résistance de plancher (1500 kg/m²) et peut transporter une charge de 4.5 tonnes à l’élingue.

 

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© AIRBUS HELICOPTERS - ANTHONY PECCHI

EC725 (© ANTHONY PECCHI)

 

Evolution des Cougar et Super Puma, l’EC725 se distingue notamment par son pilote automatique très performant, qui permet la navigation autonome, la prise de stationnaire automatique, la gestion des pannes moteurs sans charge de travail pour l'équipage afin que celui-ci se concentre sur l'essentiel : la gestion de la mission. Capable de voler quelque soient les conditions météo,  y compris givrantes, l’EC725 offre un long rayon d'action, compatible avec des missions de surveillance maritime, pour lesquelles il peut être gréé avec un radar. Comme on l’a vu, l’hélicoptère peut également servir à la lutte antinavire. Mais Airbus Helicopters travaille également à une extension de ses capacités vers la lutte anti-sous-marine. Dans le cadre de projets en cours, l’hélicoptériste européen étudie l’intégration de différents équipements, dont un sonar trempé, des bouées acoustiques et des torpilles MU90. 

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