Comme prévu, les deux anciens bâtiments de la Marine nationale ont quitté Brest mercredi et jeudi. Cap sur le chantier de déconstruction Galloo de Gand, en Belgique, où ils sont remorqués par les Multratug 17 et Multratug 20.

L'ex-frégate Aconit quittant Brest le 21 novembre (© MICHEL FLOCH)

L'ex-BSM Rhin quittant Brest le 22 novembre (© MICHEL FLOCH)
La frégate anti-sous-marine Aconit
Mise sur cale à Lorient en mars 1968 et admise au service actif cinq ans plus tard, en mars 1973, l’Aconit (ex-D609) fut l’unique exemplaire du type F65. Evolution des escorteurs d’escadre refondus pour la lutte anti-sous-marine, elle a préfiguré les frégates anti-sous-marines des types F67 (Tourville) et F70 (Georges Leygues). A ses débuts, l’Aconit avait été rangée dans la catégorie des corvettes (type C65), avant d’être reclassée frégate en 1988, ce qui fut aussi le cas des Georges Leygues, qui constituaient initialement le type C70.

Longue de 127 mètres pour une largeur de 13.4 mètres et un déplacement de plus de 3850 tonnes en charge, l’Aconit était armée par 230 marins. Capable d’atteindre 27 nœuds, ce bâtiment avait été doté d’un système de propulsion complexe, qui donna du fil à retordre aux ingénieurs et aux marins. Elle était constituée d’une seule ligne d’arbres alimentée par deux chaudières et une turbine à vapeur totalisant une puissance de 28.650 cv, pouvant être temporairement portée à 31.500 cv. L’autre gros défaut de cette unité était l’absence de plateforme et de hangar pour l’embarquement d’un hélicoptère, un outil qui s’imposa comme crucial dans la chasse aux sous-marins.
Conçue au moment de la montée en puissance de la menace sous-marine russe durant la guerre froide, l’Aconit disposait d’un sonar de coque et d’un sonar remorqué DUBV-43. L’armement initial comprenait un système Malafon (missile porte-torpille), un mortier ASM de 305mm, 10 torpilles L5 lancées au moyen de deux tubes, deux tourelles de 100mm et de l’artillerie légère. Au milieu des années 80, le mortier fut débarqué et remplacé par deux rampes quadruples pour missiles antinavire Exocet MM40. Le radar DRBV-13 avait également été remplacé par un DRBV-15 mais le radôme très caractéristique de ce bâtiment a été conservé et est encore en place aujourd'hui.
Initialement construite pour durer 30 ans au moins, l’Aconit devait être désarmée à partir de 2003. Mais elle fut retirée prématurément du service dès février 1997 dans le cadre d’un plan d’économies aboutissant à une réduction de la flotte. D’autres unités, comme la frégate Duguay-Trouin, 8 des 17 avisos du type A69 ou encore les quatre sous-marins du type Agosta, conurent le même sort.

Le bâtiment de soutien mobile Rhin
Second d’une série de cinq bâtiments de soutien logistique, qui a également comporté le Rhône (1964-1997), la Garonne (1965-2003), la Rance (1966-1997) et la Loire (1967-2009), l’ancien Rhin, reclassé bâtiment de soutien mobile dans les années 80, a été construit comme les autres BSL à Lorient. Mis sur cale en 1961, il a été admis au service actif en 1964 et fut mis en retraite en 2002. Semblable aux Rhône et Loire, avec sa superstructure sur l’arrière et une petite plateforme hélicoptère pour une Alouette III (la timonerie des Garonne et Rance était déportée sur l’avant), l’ex-Rhin mesurait 101.5 mètres de long pour 13.1 mètres de large et affichait un déplacement de près de 2500 tonnes en charge. Il avait été conçu pour assurer le soutien de bâtiments de combat, avec une spécialisation initiale dans l’électronique, et disposait de nombreux ateliers. Armé par 156 marins, le bâtiment fut notamment basé à Fort-de-France, où il assurait le soutien des unités stationnées aux Antilles et en Guyane.
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