Un temps menacé par les restrictions budgétaires, le programme italien des frégates multi-missions (FREMM) verra bien la réalisation, comme prévu initialement, de 10 bâtiments. L’option portant sur la construction des deux dernières frégates a été levée et la commande notifiée à Orizzonte Sistemi Navali, société commune de Fincantieri (51%) et Finmeccanica (49%). D’un montant de 764 millions d’euros, ce contrat verra la livraison de la neuvième et de la dixième FREMM italienne après 2020. L'Italie aura donc mené à son terme le programme tel qu'annoncé en 2005 lors de son lancement avec la France. A l'époque, Paris souhaitait construire 17 FREMM pour remplacer ses frégates et avisos, mais cette ambition a été revue à la baisse en 2008, pour être ramené à 11 exemplaires, la construction ou non des trois dernières frégates françaises devant être décidée l'an prochain.

Le chantier de Riva Trigoso (© : FINCANTIERI)
Pour mémoire, ce programme franco-italien est géré sous bannière européenne par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr). FREMM porte en Italie sur deux versions, l’une optimisée pour la lutte anti-sous-marine et l’autre pour l’action vers la terre.
Quatre unités en flotte cette année
Tête de série, le Carlo Bergamini a été réceptionné par la Marina militare en mai 2013. Il a été suivi depuis par le Virginio Fasan et le Carlo Margottini, la quatrième frégate italienne de la série, le Carabinere, devant être livrée cette année. La cinquième FREMM, l’Alpino, a été mise à l’eau en décembre et sera remise à la Marina militare en 2016. Mis sur cale en septembre 2013, le Luigi Rizzo doit, quant à lui, être achevé en 2017 alors que la septième FREMM, dont l’assemblage a débuté le 13 octobre dernier, intégrera en 2018 la flotte italienne, qui prendra livraison du neuvième bâtiment à partir de 2019.

Virginio Fasan et Carlo Margottini, deux FREMM ASM (© : OSN)
La variante ASM
Longues de 144 mètres pour une largeur de 19.7 mètres et un déplacement d’environ 6700 tonnes, les FREMM italiennes reprennent le système de combat et le radar EMPAR des frégates précédentes de la classe Horizon. Les nouveaux bâtiments, destinés à remplacer les Lupo et Maestrale, se déclinent donc en deux versions. L’une d’elle est conçue pour la lutte anti-sous-marine, avec un sonar remorqué Captas 4, quatre missiles ASM Milas et des tubes pour torpilles MU90, auxquels s’ajoutent 16 missiles surface-air Aster 15, deux tourelles de 76 mm, deux canons de 25 mm et quatre missiles antinavire Otomat Mk2. Le Virginio Fasan, le Carlo Margottini, le Carabiniere et l’Alpino adoptent cette version.

Le Carlo Bergamini (© : OSN)
La version polyvalente
Le Carlo Bergamini et les autres FREMM constituent une seconde variante, optimisée pour l'action vers la terre. Le 76 mm à l’avant est remplacé par une pièce de 127 mm, alors que des Otomat se substituent aux Milas, portant la dotation en missiles antinavire à huit armes. Dites « polyvalentes », ces FREMM sont aussi dotées, en lieu et place du sonar remorqué, d’un système de mise à l’eau pour embarcations rapides.
En matière de capacités aéronautiques, les bâtiments disposent tous de deux hangars pour des hélicoptères NH90, l’un des locaux étant plus grand pour permettre des opérations de maintenance en mer. Grâce au nouveau NH90, équipé dans la marine italienne d’un sonar trempé et de torpilles MU90, mais aussi de missiles Marte Mk2, les bâtiments voient leurs capacités renforcées en termes de lutte ASM et antinavire. A terme, des drones aériens devraient, par ailleurs, être mis en œuvre en plus des hélicoptères.

Le Carlo Bergamini (© : MARINA MILITARE)