L’USS Gerald R. Ford, premier d’une nouvelle génération de porte-avions américains, sera officiellement mis en service au sein de la flotte américaine samedi 22 juillet. La cérémonie se déroulera dans la base navale de Norfolk.
Livré fin mai par le chantier Huntington Ingalls Industries de Newport News, l’USS Gerald R. Ford (CVN 78) va poursuivre sa montée en puissance progressivement, sachant que le bâtiment ne sera pas totalement prêt, c’est-à-dire bon pour un premier déploiement opérationnel, avant 2020/2021.

(© US NAVY)
Le groupe aérien embarqué pourra comprendre 70 aéronefs, avec des F-35C, F/A-18 Super Hornet, EA/18-G Growler, E-2D Hawkeye, C-2 Greyhound, des drones et des hélicoptères.
Plus grand bâtiment de guerre réalisé à ce jour, ce mastodonte de 337 mètres de long, 41 mètres de large à la flottaison (jusqu’à 78 mètres au niveau du pont d’envol) et environ 100.000 tonnes de déplacement en charge intègre différentes évolutions et innovations technologiques qui vont nécessiter une longue phase de mise au point et de rodage.

Le Ford à gauche et l'Eisenhower à droite (© US NAVY)
C’est le cas par exemple des quatre nouvelles catapultes électromagnétiques (EMALS), qui remplacent les traditionnelles catapultes à vapeur. Très automatisé, le bâtiment dont l’équipage sera limité à 4660 marins (groupe aérien embarqué compris) contre 5600 à 6100 sur les précédents porte-avions de l’US Navy, dispose également de nouvelles chaufferies nucléaires. Trois fois plus puissantes que sur les unités de la classe Nimitz, elles sont conçues pour pouvoir fonctionner durant toute la durée de vie du navire, sans avoir besoin d’être rechargées.
Alors que les installations aéronautiques ont été complètement repensées afin d’améliorer les flux et optimiser l’espace, l’USS Gerald R. Ford compte également un tout nouvel îlot, avec pour la première fois sur un porte-avions américain des radars à face plane permettant d’assurer une surveillance permanente à 360 degrés. Il s’agit du radar multifonctions à antenne active SPY-3.

Comparez les îlots du Ford et de l'Eisenhower (© US NAVY)
Très ambitieux, ce programme a été confronté à d’importants surcoûts et retards liés à des difficultés techniques. A eux seuls, les frais de développement du CVN 78 d’élèvent à 4.7 milliards de dollars, alors que le prix de la construction était évalué en 2013 à 12.8 milliards de dollars, soit 22% de plus que ce qui était prévu au moment de la signature du contrat en 2008.
Ces dépassements et les contraintes budgétaires ont obligé l’US Navy à étaler la réalisation des bâtiments suivants. Mis sur cale à Newport News en août 2015, le futur USS John F. Kennedy (CVN 79) est en cours d’assemblage en vue d’une mise à l’eau d’ici 2019 et d’une livraison à l’US Navy vers 2022. Le troisième bâtiment de la série, qui sera baptisé USS Enterprise (CVN 80), doit être mis sur cale en 2018 en vue d’une livraison en 2025. Huit autres unites sont ensuite prévues d’ici 2060 afin de succéder aux actuels porte-avions américains. Du moins selon le format actuel de la flotte américaine, fixé à 11 navires de ce type, mais que Donald Trump, en visite sur l’USS Gerald R. Ford le 2 mars, souhaite voir repasser à 12.