La Royal Navy a annoncé avoir mené à bien la 350ème patrouille de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins depuis la création de sa composante de dissuasion océanique avec la mise en service du Resolution, en 1968. Ce bâtiment de 130 mètres de long et 8400 tonnes de déplacement en plongée fut le premier d’une série de quatre SNLE qui a également compté le Repulse, le Renown et le Revenge, livrés en 1968 et 1969. Un cinquième, le Ramillies, devait suivre mais sa construction a été annulée. Equipés de 16 missiles balistiques américains Polaris, ces sous-marins ont été désarmés entre 1992 et 1996.
Ils ont été remplacés par les Vanguard, Victorious, Vigilant et Vengeance, respectivement mis en service en 1993, 1995, 1996 et 1999. Plus grands, avec une longueur de 150 mètres et un déplacement en plongée de près de 16.000 tonnes, ces SNLE sont équipés de 16 missiles Trident 2 D-5, conçus comme les Polaris par les Etats-Unis et offrant une capacité de frappe intercontinentale.
Une troisième génération leur succèdera à partir de 2030. Le premier des quatre futurs SNLE britanniques, qui sera baptisé Dreadnought, a vu sa construction débuter fin 2016 au chantier BAE Systems de Barrow-in-Furness. Long de 153 mètres et affichant un déplacement de plus de 17.000 tonnes en plongée, il emportera seulement 12 missiles balistiques.
Basés à Faslane, en Ecosse, les SNLE britanniques sont la seule composante nucléaire du Royaume-Uni depuis l’arrêt de la composante aéroportée en 1998.
Mis sur cale en 1964, lancé deux ans plus tard et livré à la Royal Navy en octobre 1967, le tout premier SNLE britannique, le Resolution, a effectué sa première patrouille en juin 1968. Depuis près de 50 ans, selon la Royal Navy, ses SNLE ont assuré sans discontinuer une permanence à la mer. « Nos sous-marins nucléaires comptent parmi les engins les plus complexes jamais construits et assurer la continuité des opérations en mer représente un énorme défi. Que la Royal Navy ait complété 350 patrouilles de dissuasion sans briser une seule fois la chaîne est tout simplement une réussite capitale », souligne le vice-amiral John Weale, patron de la flotte sous-marine britannique.
Pour mémoire, la force océanique stratégique (FOST) française est née un peu plus tard, en 1972. En mars dernier, le ministère des Armées comptabilisait 491 patrouilles depuis la première mission du Redoutable il y a 45 ans. Une différence significative par rapport aux Britanniques qui s’explique notamment par le fait que la première génération de SNLE français a compté six bâtiments, soit un tiers de plus.