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Le groupe français se positionne pour assister l’Inde dans la conception de son prochain porte-avions. Il succèdera au Vikrant, premier bâtiment de ce type réalisé dans le pays. Long de 262 mètres pour un déplacement de 40.000 tonnes, le navire, mis à flot en 2013, doit être livré à partir de 2017. Il s’ajoutera au Vikramaditya (ex-Gorshkov) livré en 2014 après refonte par la Russie.

 

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© DR

Le Vikramaditya (© : MARINE INDIENNE)

 

Connu sous le nom de Vishal, le troisième porte-avions indien, attendu à partir de 2022, devrait être plus grand que le Vikrant. On évoque en effet une longueur de 300 mètres pour un déplacement de 65.000 tonnes. Pour mener à bien ce nouveau projet, l’Inde souhaiterait coopérer avec un industriel étranger qui a des compétences en matière de porte-avions. Il y a quelques jours, certains media ont rapporté que New Delhi avait adressé une requête en ce sens en France, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Russie. Chez DCNS, on affirme n’avoir reçu aucune demande officielle. « Il est parfaitement clair que l’Inde a besoin de porte-avions. Mais la procédure n’est pas aussi avancée que le dit la presse indienne », explique Hervé Guillou. Le président du groupe naval français indique cependant qu’il serait vivement intéressé pour participer à un tel programme : « Nous avons discuté avec la marine indienne et il est clair que DCNS est au premier rang des industriels capables d’être un fournisseur dans ce domaine. Nous sommes donc très intéressés par cette affaire, mais elle n’a pas encore démarré ».

Le DCNS Evolved Aircraft Carrier

En plus du Charles de Gaulle, le dernier porte-avions qu’il a réalisé, et des études réalisées durant la période de coopération franco-britannique dans les années 2000, le groupe français a développé récemment un nouveau modèle. Il pourra, le cas échéant, se servir de cette base pour proposer un design répondant aux besoins indiens.

Connu sous le nom de DEAC (DCNS Evolved Aircraft Carrier (DEAC), le dernier porte-avions étudié par DCNS peut être déclinée en différentes versions, notamment le type CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off But Arrested Recovery). Dans cette configuration, il dispose de capacités opérationnelles bien supérieures aux porte-aéronefs de type STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery) ou ceux mettant simplement en œuvre des avions à décollage court et appontage vertical de type STOVL (Short Take-Off Vertical Landing), comme les futurs Queen Elizabeth britanniques, le Cavour italien, le Kuznetsov russe ou les premiers porte-avions indiens. Les catapultes offrent, en effet, une capacité d’emport nettement supérieure aux avions, qui peuvent embarquer plus de carburant et d’armement.

 

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© DCNS

Le DEAC (© : DCNS)

 

Un bâtiment compact aux capacités optimisées

Long de 272 mètres pour un déplacement de 52.000 tonnes en charge, le DEAC est un porte-avions compact conçu pour permettre au pays qui en dispose de réaliser des opérations de projection de puissance analogues à celles que peut mener la marine française. A cet effet, les ingénieurs de DCNS ont accru au maximum les capacités aéronautiques de la plateforme, notamment grâce à une surface de pont d’envol de 13.500 m² permettant l’intégration de deux pistes de décollage. Celles-ci sont équipées de catapultes de 90 mètres autorisant la mise en œuvre d’avions plus lourds. Les flux de matériels et de munitions, tout comme le ravitaillement en carburant et les manœuvres des appareils sur le pont d’envol et vers le hangar ont été optimisés pour faciliter les opérations aériennes et permettre 75 sorties journalières. Doté de deux ascenseurs de 36 tonnes, le DEAC intègre une piste oblique avec trois brins d’arrêt et une barrière d’urgence. Il peut mettre en œuvre une quarantaine d’aéronefs et est armé par 900 membres d’équipage, la capacité d’accueil pouvant monter à 1770 personnes avec le personnel du groupe aérien et un état-major.

 

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© DCNS

Le DEAC (© : DCNS)

 

Bénéficiant d’un système de combat de la famille du SETIS développé pour les frégates du type FREMM et les corvettes GOWIND, le nouveau porte-avions de DCNS dispose d’importants moyens électroniques, son autodéfense pouvant être assurée par des missiles de type Aster et de l’artillerie télé-opérée.

Pouvant embarquer 400 tonnes de munitions et 8400 tonnes de carburant, le DEAC présente une autonomie conséquente, soit 8000 milles à 20 noeuds. Capable d’atteindre une vitesse maximale de 28 nœuds, il est proposé avec différents types de propulsion à deux lignes d’arbres, notamment CODLAG (Combined diesel-electric and gas) ou COGAG (Combined gas turbine and gas turbine). 

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