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Revenue à Brest début avril à l’issue de sa dernière mission opérationnelle, au cours de laquelle elle a évolué dans le Grand Nord et au sein du groupe aéronaval, la frégate anti-sous-marine La Motte-Picquet a rejoint les bassins de Brest en vue de son désarmement et de sa préparation en vue de rejoindre à terme la filière de démantèlement. Pour cause de crise sanitaire liée au Covid-19, elle ne sortira pas une dernière fois, comme le veut habituellement la tradition, avec ses anciens commandants. Les travaux débutent par le retrait de nombreux équipements. La dernière cérémonie des couleurs, qui marquera officiellement le retrait du service actif du bâtiment, devrait se dérouler en septembre. Vidée de ses fluides polluants et dégarnie de ses équipements pouvant être réutilisés ou encore trop sensibles pour être laissés à bord, la vieille coque sera ensuite stockée dans l’attente de sa déconstruction.

 

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© MICHEL FLOCH

(© : MICHEL FLOCH) 

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© MICHEL FLOCH

(© : MICHEL FLOCH) 

 

Sixième et avant dernière frégate anti-sous-marine du type F70 ASM, le La Motte-Picquet était en service depuis 1988. Long de 139 mètres pour une largeur de 15 mètres et un déplacement de 4900 tonnes en charge, cette FASM, armée par un équipage de 240 marins, pouvait atteindre la vitesse de 30 nœuds. Spécialisée dans la lutte anti-sous-marine, elle employait un sonar de coque DUBV-24C, un sonar remorqué DUBV-43 et deux tubes pour des torpilles MU90 (qui ont remplacé les anciennes L5 dans les années 2000). S’y ajoutaient un à deux hélicoptères Lynx également dotés de torpilles, d’un sonar trempé et de bouées acoustiques. Le reste de l’armement du La Motte-Picquet comprenait deux sellettes permettant d’embarquer jusqu’à 8 missiles antinavire Exocet MM40, un système surface-air Crotale (8 missiles en batterie et 18 en soute), deux systèmes surface-air à très courte portée Simbad (2x2 missiles Mistral), une tourelle de 100mm, deux canons de 20mm et des mitrailleuses.

Dans cette série des F70 ASM, les cinq premières unités ont déjà été désarmées : Georges Leygues (1979-2013), Dupleix (1981-2014), Montcalm (1982-2017), Jean de Vienne (1984-2019) et Primauguet (1986-2019). Après la mise en retraite du La Motte-Picquet, il ne reste plus que le Latouche-Tréville, mis en service en 1990 et qui tirera sa révérence d'ici 2022.  Quant à la version antiaérienne de ces frégates (type F70 AA), le Cassard (1988) a été retiré du service en 2019 et le Jean Bart (1991) le sera en 2021.

Le La Motte-Picquet va être remplacé à Brest par la Normandie, sixième des huit nouvelles frégates multi-missions (FREMM) de la Marine nationale, livrée en juillet 2019 par naval Group et qui sera prochainement admise au service actif. 

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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