L’ex-porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et l’ancien croiseur Colbert devraient quitter la pointe du Finistère dans le courant de l’hiver 2014/2015. La déconstruction des deux vieilles coques, en attente à Brest et Landévennec, fait l’objet d’un appel d’offres lancé par la Marine nationale en septembre 2012 et dont la notification est attendue l’an prochain. Une fois le lauréat désigné et les autorisations administratives inhérentes à l’opération obtenues, les coques Q 860 (ex-Jeanne d’Arc) et Q 683 (ex-Colbert), qui représentent un poids cumulé d’environ 19.000 tonnes, pourront être remorquées vers un chantier français ou européen. Il s’agira des plus importants bâtiments de la flotte françaises démantelés depuis l’ancien porte-avions Clémenceau.
La Jeanne d'Arc en attente dans le port de Brest (© MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)
Admis au service actif en 1959, l’ancien Colbert, construit à Brest, a été désarmé en 1991. D’abord transformé en musée à Bordeaux, le dernier croiseur français n’est pas parvenu à atteindre un niveau de rentabilité économique permettant sa conservation. Après 14 ans de présence sur la Gironde, où il est arrivé en 1993 et a accueilli plus de 800.000 visiteurs, le bâtiment a été remorqué à Brest en mai 2007, rejoignant la flotte des navires fantômes destinés à la démolition.
Quant à la Jeanne d’Arc, elle a servi de 1964 à 2010 en tant que bâtiment école de la Marine nationale.
Le cimetière marin de Landévennec (© MICHEL FLOCH)
Landévennec va se vider de ses vielles coques
On notera que le cimetière marin de Landévennec, devenu ces dernières années l’un des grands symboles du stockage des vielles coques de la marine, va rapidement se vider. En dehors de l’ex-Colbert, l’heure du départ approche également pour les autres grands bateaux mouillés dans cette zone de la presqu’île de Crozon. L’attribution du marché de déconstruction des ex-escorteurs d’escadre Duperré et La Galissonnière, de l’ex-aviso escorteur Enseigne de Vaisseau Henry et de l’ex-aviso Détroyat, réunis au sein d’un même marché, devrait en effet intervenir rapidement. Suivront les trois anciens patrouilleurs du type P400 stationnés à Landévennec. On notera que le départ des coques les plus anciennes sera partiellement compensé par l'arrivée de bateaux récemment désarmés, comme les ex-frégates Tourville et De Grasse, déjà transférées sur place. Mais le séjour de ces unités dans la Presqu'île de Crozon devrait être bien plus court que celui de leurs âinés, en raison de la montée en puissance de la filière de démantèlement.
