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En 2011, le Canada adoptait un ambitieux projet baptisé Stratégique nationale de construction navale (SNCN) visant à renouveler la majeure partie des moyens de sa marine, mais aussi de sa garde-côtière, tout en redynamisant l’industrie navale canadienne. En tout, un investissement de 38 milliards de dollars canadiens (27 milliards d’euros) était prévu, soit 30 pour de nouvelles frégates et patrouilleurs, ainsi que 8 pour des unités logistiques et différents navires garde-côtes, dont un brise-glace lourd. Dans cette perspective, deux chantiers ont été sélectionnés pour mener à bien les différents programmes : Irving à Halifax et Seaspan à Vancouver.

Plus de cinq ans après, seule une partie des projets initiés par la SNCN sont lancés et des évolutions sont intervenues entretemps.

 

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© OTAN

Le destroyer Athabaskan du type Tribal (© US NAVY)

 

Le point le plus épineux concerne le programme principal, Canadian Surface Combatant (CSC), qui prévoit la construction pour plus de 26 milliards de dollars d’au moins 15 nouvelles frégates pour remplacer les unités des types Tribal (classe Iroquois) et City (classe Halifax). Irving a été choisi pour assurer la construction des bâtiments, l’objectif d’Ottawa étant une mise en chantier au début des années 2020 de la tête de série, pour une livraison à la fin de la décennie. La finalisation du projet traine néanmoins en longueur du fait notamment du choix d’un processus complexe visant à séparer en deux appels d’offres distincts le design des futures frégates et le système de combat dont elles seront équipées. Plusieurs groupes internationaux sont en lice, dont le Britannique BAE Systems, le Français DCNS et l’Italien Fincantieri.

 

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© US NAVY

La frégate Halifax du type City (© US NAVY)

 

En attendant, la flotte de surface canadienne voit ses moyens se réduire. Si les 12 frégates du type City, mises en service entre 1992 et 1996, sont modernisées au niveau de l’armement et de l’électronique afin de naviguer plus longtemps, c’est la fin des destroyers lance-missiles du type Tribal. Opérationnel depuis 1972, l’Athabaskan, ultime survivant des quatre unités de cette classe, prendra sa retraite le 10 mars prochain. Pour mémoire, le Huron avait été désarmé en 2005, les deux autres (Iroquois et Algonquin) l’étant en 2015.

 

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© MARINE CANADIENNE

Futur patrouilleur brise-glace (© MARINE CANADIENNE)

 

Dans le domaine des patrouilleurs, la SNCN a, en revanche, débouché sur une commande. Irving s’est en effet vu notifier en 2013 la réalisation de cinq patrouilleurs brise-glace, un sixième étant en option. Livrables entre 2018 et 2022, les De Wolf mesureront 103 mètres et auront un déplacement de 6000 tonnes en charge. S’ajoutant aux 12 patrouilleurs hauturiers du type Kingston (1996-99), ils permettront à la marine canadienne de renforcer sa présence dans les zones très disputées de l’Arctique. Ottawa veut en effet affirmer sa souveraineté sur ses eaux, sur fond de convoitises liées au développement de routes maritimes et l’accès à de nouvelles ressources naturelles en raison de la fonte des glaces.

 

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© TKMS

Ravitailleur du type 702 (© TKMS)

 

En 2013 également, le Canada a commandé à Seaspan deux nouveaux navires logistiques. Adoptant un design allemand (Type 702), les futurs Queenston et Châteauguay devraient être livrés en 2020 et 2021. Toutefois, la marine canadienne, qui a été obligée de désarmer ses vieux pétroliers-ravitailleurs Protecteur et Preserver en 2014 et 2015, doit faire la soudure. C’est pourquoi elle a accepté fin 2015 la proposition du chantier québécois Davie de convertir un ancien porte-conteneurs en unité de ravitaillement. En cours de transformation, le Resolve (ex-Asterix) doit être réceptionné en décembre 2017 par la marine canadienne, qui l’affrètera pour une période de cinq ans pouvant être renouvelée sur une durée équivalente.

 

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© DAVIE

Le futur Resolve (© DAVIE)

 

Dans le domaine des sous-marins, la Canada a vécu un vrai calvaire avec les quatre ex-Upholder britanniques rachetés en 1998. Ces bâtiments ont connu de nombreux problèmes et leur remise en service fut une entreprise longue et onéreuse. Après 8 ans de travaux, le Windsor est redevenu opérationnel en 2015, année où fut enfin prononcée l’admission au service actif du Chicoutimi, victime d’un incendie mortel lors de son transfert fin 2004. Mais il a fallu arrêter le sous-marin dès 2016, de même que le Victoria (qui n’était opérationnel que depuis 2012) suite à de nouveaux problèmes. Quant au Corner Brook, gravement endommagé en 2011, il ne devrait revenir en flotte que cette année. La succession de ces sous-marins, qui pourraient être finalement retirés du service entre 2022 et 2027, n’est pas décidée.

 

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© MICHEL FLOCH

Le Windsor (© MICHEL FLOCH)

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© SEASPAN

Le futur John G. Diefenbaker (© VARD)

 

A noter que, du côté de la garde-côtière canadienne, la commande d’un nouveau brise-glace lourd a été actée en 2012 dans le cadre de la SNCN. Appelé à succéder au Louis St Laurent, le futur John G. Diefenbaker (150 mètres, 33.000 tonnes) sera livré en 2022/2023 par Seaspan, son design ayant été réalisé par Vard.

Le chantier de Vancouver va également réaliser pour les garde-côtes un navire océanographique de 78 mètres et 3680 tonnes, ainsi que trois unités de recherche halieutique de 63 mètres et 3200 tonnes livrables à partir de cette année.

 

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© SEASPAN

Nouveau navire de recherche halieutique (© SEASPAN)

 

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