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Propriété de DCNS, le patrouilleur hauturier L’Adroit, mis à disposition de la flotte française par l’industriel, doit être restitué en octobre prochain à l’issue d’un contrat de partenariat de trois ans. Manifestement satisfaite du bâtiment, avec lequel elle mène des missions opérationnelles et réalise diverses expérimentations, notamment l’emploi d’un drone aérien, la Marine nationale aimerait bien le conserver. Des discussions en ce sens sont en cours entre le ministère de la Défense et DCNS. Au-delà de déterminer les modalités financières, l'achat du patrouilleur n'étant pas prévue, la principale interrogation est de savoir si le groupe naval parviendra à vendre L’Adroit à une marine étrangère dans le cadre d’un programme export. La perspective d’un contrat avec l’Uruguay a par exemple été évoquée ces derniers mois avec, en cas d’issue favorable, la cession de L’Adroit et la réalisation de sisterships. Si un pays étranger fait l’acquisition du patrouilleur avant le terme du partenariat en France, un préavis de trois mois est prévu. C’est la raison pour laquelle la Marine nationale n’affecte plus qu’un équipage au bâtiment, au lieu des deux qui se sont relayés à bord tous les trimestres depuis la fin 2012. Pour l’état-major, conserver L’Adroit permettrait de compenser le désarmement de nombreux patrouilleurs qui ne peuvent, compte tenu des restrictions budgétaires, être tous remplacés. Devant initialement conduire à la livraison d’unités de nouvelle génération en 2011, le programme des Bâtiments de surveillance et d’intervention hauturiers a en effet été renvoyé à la prochaine loi de programmation militaire. Les premiers BATSIMAR ne sont aujourd’hui plus attendus avant 2024.

 

 

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© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

L'Adroit à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

 

 

Prototype du modèle de patrouilleur hauturier OPV90 développé par DCNS et désormais commercialisé par Kership, société commune du groupe naval et de Piriou, L’Adroit mesure 87 mètres et affiche un déplacement en charge de 1400 tonnes. Capable d’atteindre 21 nœuds, avec une autonomie de 8000 milles à vitesse économique, il peut rester trois semaines en opération. Armé par un équipage de 32 marins, avec la possibilité d’accueillir 27 personnes supplémentaires (détachement aérien, forces spéciales, renforts…), le bâtiment peut accueillir sur sa plateforme un hélicoptère de 10 tonnes (comme le NH90 ou l’EC225) et embarquer en déploiement une machine de 5 tonnes (de type Dauphin/Panther par exemple) logée dans un abri. Ce dernier sert également à stocker le drone aérien Camcopter S-100. Sur l’arrière, deux rampes permettent la mise à l’eau d'embarcations rapides de 9 mètres. Conçu pour la surveillance de grands espaces maritimes, L’Adroit dispose d’une passerelle panoramique, avec vision à 360 degrés, et de radars de veille surface et aérienne Scanter 4100 et Scanter 6000 placés sous le radôme du mât unique, qui accueille l’essentiel des senseurs. En dehors de ses deux canons à eau, qui servent de moyens d’action non létaux, l’armement du bâtiment comprend, pour le moment, un canon de 20mm et deux mitrailleuses de 12.7mm, tous manuels. Il est néanmoins possible d’installer des affûts télé-opérés et une artillerie plus puissante, le bateau étant conçu pour pouvoir embarquer une tourelle de 76mm.

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