Dans le cadre de l’actualisation de la LPM, la construction d’un quatrième bâtiment multi-missions a été confirmée. Appelé à remplacer le bâtiment de transport léger La Grandière d’ici la fin 2017, ce B2M sera basé à La Réunion. Comme ses aînés, il ne sera pas financé en interministériel mais sur le budget de la Défense.
Notifié en décembre 2013 à Piriou et DCNS, le programme B2M, destiné à renouveler les moyens de la Marine nationale basés Outre-mer, est aujourd’hui porté par Kership, société commune des deux industriels. La tête de série, le D’Entrecasteaux, est en achèvement à Concarneau en vue d’une livraison au mois d’octobre. Ses deux premiers jumeaux suivront en 2016. Ces bâtiments seront basés à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Papeete (Polynésie Française) et Fort-de-France (Martinique).

(© : KERSHIP)
Longs de 65 mètres pour une largeur de 14 mètres, les B2M auront un tirant d’eau de 4.2 mètres. Le déplacement lège sera d’environ 1500 tonnes et atteindra 2300 tonnes en charge. Leur design s’inspire des navires de soutien à l’offshore de type Supply, des bateaux robustes et endurants. Dotés d’une propulsion classique avec deux lignes d’arbres, les B2M pourront atteindre la vitesse de 15 nœuds. Armés par un équipage de 20 marins, ces unités destinées à naviguer dans les vastes espaces maritimes ultramarins présentent logiquement une autonomie très importante. Ils pourront, ainsi, réaliser 30 jours d’opérations sans ravitaillement. Pour surveiller et protéger la zone économique exclusive (ZEE) française, les futurs bâtiments, équipés d’une passerelle panoramique pour offrir une visibilité à 360 degrés, auront de solides moyens de communication, notamment satellites, et seront dotés de deux mitrailleuses de 12.7mm. Ils pourront mettre en œuvre des embarcations rapides pour les interceptions et contrôles. Bien que n’ayant pas de capacité amphibie comme les Batral et que leurs possibilités d’emport seront bien plus faibles, les B2M pourront néanmoins assurer des missions d’assistance au profit des populations, notamment dans le cadre de catastrophes naturelles. A cet effet, leur vaste plage arrière pourra accueillir des conteneurs, manutentionnés à l’aide d’une grue d’une capacité de 12 tonnes à 14 mètres (ou 10 t à 17 m). Ils embarqueront également un petit chaland de débarquement de 8 mètres, qui pourra déposer à terre du matériel et du personnel. Les B2M seront d’ailleurs en mesure de projeter une petite force de 20 personnes avec armes et munitions, par exemple des soldats, gendarmes ou policiers (logements prévus à bord à cet effet, mais aussi pour l’accueil de naufragés ou de ressortissants en cas d’évacuation), ainsi que deux véhicules de type 4x4. Ils pourront également mettre en œuvre des plongeurs et des équipements sous-marins, y compris des drones.
Capables de naviguer 200 jours par an, les B2M seront, enfin, capables de porter assistance à des navires en difficulté. A cet effet, ils seront équipés de moyens de lutte contre les incendies et pourront remorquer d’autres bateaux, avec une capacité de traction au point fixe de 30 tonnes.