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Pendant des mois, le mot d’ordre au ministère de la Défense fut d’évoquer une déflation globale des effectifs au cours de la LPM. Pas d’objectif chiffré par armée sur les cinq ans de la loi de programmation militaire mais une étude fonctionnelle permettant, année après année, de déterminer au mieux les postes, services et implantations à supprimer, réorganiser ou fermer. Avantage de la méthode : à priori plus intelligente, elle évitait les coupes « homothétiques ». Problème : des arbitrages à réaliser tous les ans entrainent une inévitable une guerre interne entre les armées, amenées à jouer des coudes en permanence pour sauver ce qui peut l’être.

Au final, on en revient aux objectifs chiffrés. Pour la Marine nationale, les nouvelles coupes budgétaires vont se traduire par 1300 suppressions de postes sur la LPM (2014 – 2019), auxquelles il faut ajouter 500 postes supplémentaires issus de la LPM précédente (5000 postes prévus sur la LPM 2009 – 2014) et qui n’avaient pas encore été supprimés. « Au total, ce sont donc 1 800 postes qui doivent disparaître entre 2014 et 2019 », nous confirme l’amiral Bernard Rogel dans une interview accordée à Mer et Marine et qui sera diffusée la semaine prochaine. Face à cette situation, le patron de la flotte française, qui s’appuie actuellement sur 36.500 hommes et femmes (dont 2800 civils), reconnait que « les marges de manœuvre sont extrêmement étroites ». Et le chef d’état-major ne cache pas ses craintes : « Le risque que court la marine est notamment de perdre certaines compétences critiques : elle est en effet une armée à haute technicité, avec des micro-populations de spécialistes dans certains domaines (ingénieurs nucléaires, officiers d’appontage, …). Je serai extrêmement vigilant à éviter toute perte irrémédiable de compétences ».

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