Réalisé sur fonds propres par DCNS et mis à disposition de la flotte française depuis octobre 2011, le patrouilleur hauturier L’Adroit devait être restitué en juillet à son propriétaire. Seulement voilà, bien qu’à l’état-major de la marine on ait largement fait savoir ces derniers mois que l’expérience n’irait pas plus loin que l’été, la convention de prêt a finalement été prolongée pour la troisième fois. Le bâtiment continuera donc d’opérer au sein de la Force d’Action Navale au moins jusqu’en juillet 2017.
Prototype de l’OPV 90, le plus grand modèle de la nouvelle gamme de patrouilleurs hauturiers développés par DCNS et Piriou, alliés au sein de Kership depuis 2013 sur ce segment de marché, L’Adroit avait été initialement mis à disposition de la marine française pour une période de trois ans. Le bâtiment devait ensuite être vendu à un pays étranger. Mais les discussions avec de potentiels repreneurs, notamment l’Uruguay et l’Egypte, n’ont pour le moment pas abouti.

L'Adroit (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Long de 87 mètres pour une largeur de 15 mètres, L’Adroit, qui affiche un déplacement de 1500 tonnes en charge, est armé par deux équipages de 32 marins (se relayant tous les quatre mois) et dispose de logements pour 27 personnes supplémentaires. Capable d’atteindre la vitesse de 21 nœuds avec une propulsion composée de deux moteurs diesels ABC totalisant 6000 kW, son autonomie est de 8000 milles à 12 nœuds, soit trois semaines d’opération.
Doté d’un canon de 20mm et de mitrailleuses, le patrouilleur dispose d’une plateforme pour un hélicoptère de 10 tonnes et un abri pour une machine de 5 tonnes. Une double rampe, à l’arrière, permet la mise à l’eau rapide de deux embarcations semi-rigides de 9 mètres.
Depuis ses débuts au sein de la marine française, ce patrouilleur a réalisé de nombreuses missions liées à l’action de l’Etat en mer (surveillance, police des pêches, contrôle de l’immigration clandestine, lutte contre les trafics illicites et la piraterie) et a participé à l’évacuation de ressortissants au Yémen en 2015.
L’Adroit a également permis d'expérimenter de nouveaux systèmes, comme le Camcopter S-100 de Schiebel dans la perspective du futur système de drone aérien de la marine (SDAM). Et, plus globalement, ce bâtiment a contribué à la préparation du programme des bâtiments de surveillance et d’intervention maritime (BATSIMAR), dont 15 unités doivent entrer en flotte à partir de 2024 afin de remplacer les anciens avisos du type A69 (reclassés patrouilleurs de haute mer), les patrouilleurs de service public (PSP), les derniers P400, l’Arago et Le Malin.