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Les images sont impressionnantes et donnent une bonne idée de l'ampleur des travaux réalisés. A l'Atelier Industriel de l'Aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand, c'est sur une carlingue paraissant presque nue que les équipes du Service Industriel de l'Aéronautique (SIAé) ont commencé à travailler il y a quelques semaines. Cet avion à peine reconnaissable, c'est le M10, l'un des 10 Rafale au standard F1 de l'aéronautique navale française. Le chantier de modernisation de ces appareils a, en effet, débuté. Il faut se rappeler que les M1 à M10 avaient été livrés en urgence par Dassault Aviation, à partir de 1999, afin de remplacer les F-8P Crusader, dont les derniers survivants étaient alors à bout de souffle. Contraint par le planning de retrait des vieux intercepteurs, Dassault avait livré à la Marine nationale un avion aux capacités limitées, avec comme unique mission la défense aérienne à partir du porte-avions Charles de Gaulle. Ce n'est qu'en 2006 que le Rafale Marine fut à même de mener des attaques air-sol grâce à l'arrivée du standard F2 à partir du M11, l'avion devenant totalement polyvalent avec le standard F3, en 2008 (les F2 ayant depuis été retrofités au standard F3). En 2008, la décision avait été prise de mettre sous cocon les M2 à M10, soit 9 appareils, afin de les moderniser ultérieurement. Seul le M1 a continué de voler depuis, cet avion servant au profit de Dassault, depuis la base d'Istres, pour l'expérimentation de nouveaux équipements. Le M10 à l'AIA de Clermont-Ferrand (© : SIAE) Le M10 à l'AIA de Clermont-Ferrand (© : SIAE) Le M10 à l'AIA de Clermont-Ferrand (© : SIAE) Le M10 à l'AIA de Clermont-Ferrand (© : SIAE) Le M10 à l'AIA de Clermont-Ferrand (© : SIAE) Retour en flottilles entre 2014 et 2017 Le programme de rénovation, approuvé en 2009 par le ministère de la Défense, va coûter 300 millions d'euros. Cette opération, qui prendra environ 18 mois par Rafale, est réalisée par trois acteurs. Après des démontages (ailes et empennage notamment) opérés par les ateliers de la base d'aéronautique navale de Landivisiau, où les flottilles sont basées, les avions sont transférés à l'AIA de Clermont-Ferrand, qui développe au passage une capacité industrielle étatique sur le Rafale, permettant dans le futur de mener d'autres chantiers. Une fois le travail de l'AIA achevé, les appareils seront pris en charge par Dassault Aviation. Les ex-F1 rejoindront l'usine d'assemblage de Bordeaux-Mérignac, où ils seront intégrés à la chaîne de fabrication des F3. Les 2 premiers avions sortiront de l'usine Dassault en 2014. La cadence de livraison sera, ensuite, de 3 unités en 2015 et 4 en 2016. Le M1 sera le dernier à bénéficier de la mise à niveau, son retour en flottille étant prévu en 2017. la chaine d'assemblage de Mérignac (© : DASSAULT AVIATION) Le M1 à l'appontage sur le Charles de Gaulle (© : DASSAULT AVIATION) SEM et Rafale survolant le Charles de Gaulle (© : ALEXANDRE PARINGAUX) Compenser le retrait des SEM Pour mémoire, l'aéronautique navale française compte actuellement une vingtaine de Rafale au standard F3. C'est peu, très peu même, surtout que ces appareils multi-missions remplacent non seulement les Crusader et Etendard IVP, mis au rebut il y a déjà longtemps, mais succèdent aussi aux Super Etendard Modernisés (SEM), dont les derniers exemplaires seront retirés du service en 2015. Pour cette raison, et compte tenu du rythme des livraisons au compte goute des nouveaux avions, le rétrofit des 10 appareils au standard F1 est fondamental pour la marine française. Il permettra, en effet, de conserver les capacités du groupe aérien embarqué après le retrait définitif des SEM et en attendant la fin des livraisons d'avions neufs. Rafale et SEM sur le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE) Après la 12F, équipée depuis 1999, la 11F est passée officiellement sur Rafale en septembre 2011, la qualification opérationnelle de cette flottille sur son nouvel appareil étant attendue au second semestre de cette année. Quant à la troisième unité de chasse de l'aéronautique navale, la 17F, elle commencera à être transformée en 2015, afin de décrocher sa qualification l'année suivante. La marine prévoit de doter chacune de ces trois flottilles de 15 Rafale, soit un total de 45 avions en ligne pouvant être déployés sur le porte-avions Charles de Gaulle. Pour maintenir cette capacité, tout en assurant les missions de formation et les immobilisations pour maintenance, 60 avions ont été commandés. Le différentiel entre machines en ligne et machines en parc permet également de prendre en compte le taux d'attrition, c'est-à-dire les pertes. Ainsi, 3 Rafale Marine ont été accidentellement perdus en 2009 et 2010. Rafale Marine (© : DASSAULT AVIATION)

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