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Le patrouilleur La Tapageuse poursuit son périple entre la Polynésie française et Brest. Après une escale San Francisco, puis à Puerto Vallarta et Acapulco, au Mexique, le bâtiment de la Marine nationale a rejoint le canal de Panama, franchissant les écluses le 27 juin. Un moment historique pour le patrouilleur puisqu'il marque la fin de ses 23 années de présence dans l'océan Pacifique. Une seule fois, La Tapageuse avait franchi Panama. C'était en juillet 1989. Elle était alors flambante neuve, arrivant de Cherbourg, où elle a été construite par les CMN, pour rallier Tahiti et la base navale de Papeete. Passé dans les Caraïbes, le bâtiment a rejoint Carthagène pour une nouvelle escale, va poursuivre ensuite son chemin vers les Antilles françaises et, plus particulièrement, la Martinique. Le patrouilleur obliquera ensuite au nord pour atteindre le port d'Hamilton, aux Bermudes, avant sa grande traversée de l'Atlantique jusqu'à Ponta Delgada, aux Açores, ultime étape avant son arrivée à Brest, prévue le 30 juillet. La Tapageuse, qui aura parcouru 14.000 milles en 52 jours de mer entrecoupés de 9 escales, pourra alors prendre sa retraite. ____________________________________________________ Le dernier commandant de La Tapageuse, le lieutenant de vaisseau Thibault Lavernhe, nous raconte les dernières escales réalisées : LA TAPAGEUSE AU MEXIQUE Après 5 jours de traversée depuis San Francisco, « La Tapageuse » a touché la terre du Mexique le 16 juin 2012, renouant ainsi avec la chaleur tropicale le temps de deux escales : Puerto Vallarta et Acapulco. La Tapageuse quittant San Francisco (© : MARINE NATIONALE) Retour sur la descente de San Francisco au Mexique Après être passée une dernière fois sous le Golden Gate Bridge cap vers le large, « La Tapageuse » a ensuite appuyé vers le sud pour faire route vers des eaux plus chaudes et se rapprocher du canal de Panama. Accompagnée d'une météo clémente et de bancs de dauphins, « La Tapageuse » a longé la Californie et le Mexique, portée par une belle mer de l'arrière. Une fois le Cabo San Lucas (le cap terminant la Baja California) doublé, « La Tapageuse » a alors infléchit sa route vers la station balnéaire de Puerto Vallarta, lieu de villégiature prisé des touristes américains et des canadiens. En moins de 24h, la température de l'air passait de 22°C à 35°C, tandis que celle de l'eau faisait un bond de 20°C à 32°C ! La Tapageuse à Puerto Valarta (© : MARINE NATIONALE) Marins mexicains à bord durant la manoeuvre d'accostage à Puerto Vallarta (© : MARINE NATIONALE) Première escale mexicaine : Puerto Vallarta Le 16 juin au matin, les côtes mexicaines sont en vue et « La Tapageuse » pénètre dans la Bahia des Banderas (« Baie des drapeaux ») au fond de laquelle se niche la terre brulante de Puerto Vallarta. Durant cette escale de routine, le commandant a rendu visite aux différentes autorités de l'Armada et de l'armée de terre mexicaines, qui ont fait preuve d'un accueil chaleureux. En retour, un repas officiel a été organisé à bord, en présence des autorités militaires et navales, d'un représentant de la mairie de Puerto Vallarta et de l'attaché de défense français au Mexique, le CV Suard. Remise de cadeaux aux marins mexicains (© : MARINE NATIONALE) Accosté au quai des bateaux de croisière dans le « Nuevo Vallarta », l'équipage a pu profiter de la vieille ville mexicaine aux rues pavées dans lesquelles circulent encore de nombreuses coccinelles, ainsi que du front de mer, moins authentique, qui regroupe de nombreux bars et restaurants. Pendant ce temps, la dépression tropicale « Carlotta » passait plus au sud, frappant les côtes mexicaines au niveau d'Acapulco... laissant fort heureusement indemne Puerto Vallarta ! Après ces quelques jours de reconditionnement du navire et de l'équipage, « La Tapageuse » a donc appareillé en direction d'Acapulco, avec trois marins mexicains à son bord : une opportunité exceptionnelle accordée à ces marins de découvrir notre marine, mais aussi une expérience enrichissante pour l'équipage de « La Tapageuse » qui peut ainsi mieux connaître l'Armada mexicaine et pratiquer l'espagnol. La Tapageuse dans la base navale d'Acapulco (© : MARINE NATIONALE) Seconde escale mexicaine : Acapulco Malgré le mauvais temps rencontré dès la sortie de Bahia de Banderas, la courte traversée entre Puerto Vallarta et Acapulco aura permis de montrer notre savoir-faire aux marins mexicains et de profiter de leur connaissance de la zone, en particulier pour la manoeuvre d'accostage à Acapulco. « La Tapageuse » s'est ainsi accostée au quai de la base navale d'Acapulco au son de la fanfare, toujours remarquablement accueillie par les autorités mexicaines. Cette courte escale technique nous a permis de ravitailler une dernière fois en carburant avant de poursuivre notre route vers Panama, tandis que l'équipage a pu profiter des facilités de la base navale pour se reconditionner. La Tapageuse dans la base navale d'Acapulco (© : MARINE NATIONALE) Le LV Lavernhe et un enseigne de vaisseau mexicain (© : MARINE NATIONALE) DU MEXIQUE A PANAMA Depuis Acapulco, nous sommes donc descendus le long des côtes d'Amérique centrale d'Acapulco vers Panama, sur une mer plutôt clémente, sans vent mais sous un ciel de plomb chargé d'orage... Sur notre bâbord ont ainsi défilé les côtes du Mexique, du Guatemala, du Salvador, du Nicaragua, du Costa Rica... et enfin les côtes du Panama avec le cap Mala, qui marque l'entrée dans la baie de Balboa. « La Tapageuse » se faufile alors entre les gros bâtiments de commerce pour mouiller à quelques encablures des premières bouées du canal. Exercice de tir entre Acapulco et Panama (© : MARINE NATIONALE) L'entrée du canal vue de Balboa (© : MARINE NATIONALE) Le commandant fait la visite à des membres de l'ambassade de France lors du mouillage à Balboa (© : MARINE NATIONALE) Après une petite journée d'attente sous un grand soleil qui nous a permis d'obtenir notre « laissez-passer » pour la mer des Caraïbes, nous avons finalement embarqué le pilote puis levé l'ancre pour entrer dans les entrailles du canal, laissant derrière nous le Pacifique bleu pour les eaux vertes du Panama. Après 23 années, une page se tourne. Passage de l'écluse de Gatun de nuit (© : MARINE NATIONALE) Passage de l'écluse de Miraflores de nuit (© : MARINE NATIONALE) Chariot tracteur à la dernière écluse (© : MARINE NATIONALE) Même au coeur de la nuit, l'activité du canal ne s'arrête pas et donne l'impression d'une grande gare de transit où les convois de bateaux s'enchaînent les uns après les autres. Le plus impressionnant est le passage des écluses, immenses pour « La Tapageuse » qui fait figure de nain à côté des immenses porte-conteneurs dits « Panamax » dont le franc bord passe tout juste dans les écluses... Le balai est parfaitement rôdé et les lamaneurs grouillent dans tous les sens, montant à bord et passant les câbles qui servent à nous faire avancer le long des quais. Une fois les première écluses passées, nous embouquons la « couleuvre », ce long sillon au coeur de la terre creusé il y a un siècle par des français sous les ordres de Ferdinand de Lessep... puis après quelques heures vient alors la dernière écluse qui nous pousse définitivement vers la mer des caraïbes, et « La Tapageuse » peut enfin se dégourdir les pattes à 20nd après huit heures passées à ronger son frein dans le canal à faible allure. Cap sur Carthagène ensuite, qui n'est qu'à une journée de mer, pour notre première escale en Amérique du sud... La Tapageuse à Carthagène (© : MARINE NATIONALE) Le périple de La Tapageuse (© : MARINE NATIONALE)

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