Dernier des cinq bâtiments de transport légers (Batral) du type Champlain de la Marine nationale encore en service, le Dumont d’Urville, basé en Martinique, rentrera à Brest dès cet été en vue d’y être désarmé. Le bâtiment est attendu à la pointe Bretagne fin juillet, après une dernière tournée dans la Caraïbe mais aussi, normalement, un passage à New York, qui doit coïncider avec The Bridge. Cet évènement fait pour mémoire partie des initiatives liées aux commémorations autour du centenaire de l’engagement des troupes américaines en France à la fin de la première guerre mondiale. The Bridge comprendra notamment une course symbolique à travers l’Atlantique, entre Saint-Nazaire et New York, à laquelle participeront fin juin le paquebot Queen Mary 2 et quatre grands trimarans.
Pour en revenir au Dumont d’Urville, ce bâtiment réalisé au Grand-Quevilly a été mis en service en février 1983. Long de 80 mètres pour une largeur de 13 mètres et un déplacement de près de 1400 tonnes en charge, il est armé par une cinquantaine de marins et a été conçu pour les opérations logistiques et de projection de forces. Doté d’une coque à fond plat et d’une rampe à l’avant, il est capable de s’échouer sur une plage afin d’y débarquer des troupes et du matériel. Ce type de bâtiment avait été initialement dimensionné pour le déploiement d’une compagnie « Guépard » de l’armée de Terre, soit 130 hommes et 12 véhicules, y compris des blindés légers.
Les quatre sisterships du Dumont d’Urville, les Champlain, Francis Garnier, Jacques Cartier et La Grandière, ont été respectivement désarmés en 2004, 2010, 2013 et 2016.
Les Batral sont progressivement remplacés Outre-mer par les quatre nouveaux bâtiments multi-missions (B2M). Les deux premiers B2M ont rejoint en 2016 la Nouvelle Calédonie (D’Entrecasteaux) et la Polynésie française (Bougainville). Le troisième (Champlain) est parti de Brest le 2 mai pour rallier La Réunion. Quant au quatrième B2M, il succèdera au Dumont d’Urville fin 2018 et reprendra son nom. En attendant que ce remplacement soit effectif, les forces armées aux Antilles devront se contenter principalement des deux frégates de surveillance de la Marine nationale basées à Fort-de-France, les Ventôse et Germinal.