Parti de Brest le 15 janvier pour une longue mission de 10 mois, le bâtiment hydro-océanographique Beautemps-Beaupré, de la Marine nationale, est arrivé le 19 juillet à La Réunion. Lors de son passage en Méditerranée, le BHO a étudié les tourbillons océaniques et des fonds mal connus de cette mer, avant de franchir Suez et rallier Djibouti après trois semaines de transit. Après avoir œuvré au large de ce port africain, le Beautemps-Beaupré a gagné le golfe Persique, où il a réalisé des levés hydrographiques au profit de la marine française et de pays riverains. La deuxième partie de la mission conduit maintenant le bâtiment en océan Indien, avec au programme une importante campagne de mise à jour des cartes marines à Mayotte, puis dans le sud de Madagascar, les travaux concernant notamment les accès aux ports de Tuléar et Fort Dauphin. Le BHO passera également par les îles Eparses, possessions françaises situées notamment dans le canal du Mozambique.

Le BHO passant devant le Marion Dufresne lors de son arrivée à La Réunion (© PATRICK SORBY)

Le BHO à la base navale de Port des Galets, à La Réunion (© PATRICK SORBY)
Dans la perspective de cette seconde phase, l'escale à La Réunion, qui doit durer jusqu'à la semaine prochaine, est marquée par une relève, l'équipage B du Beautemps-Beaupré succédant à l'équipage A, qui arme le bâtiment depuis son départ de Brest. En plus des 29 marins nécessaires à la mise en oeuvre du bateau, celui-ci embarque 21 scientifiques du Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM).
Construit à Lorient et mis en service en décembre 2003, le Beautemps-Beaupré mesure 80.6 mètres de long pour 14.9 mètres de large. Son déplacement atteint 3300 tonnes en charge. Capable de naviguer à 14 nœuds et de franchir plus de 8000 milles à 10 nœuds, le BHO est doté de nombreux équipements scientifiques : sondeurs verticaux, latéraux et multifaisceaux adaptés à tous les fonds marins ; sondeur de sédiments, benne et carottier grands fonds pour les prélèvements ; magnétomètre, sonars remorqués, courantomètre, marégraphe, cage bathythermique pouvant être déployée à grande profondeur… Alors que le bâtiment voit toutes ses antennes acoustiques (bathymétrie, imagerie, sédimentologie et courantométrie) intégrées dans un appendice suspendu sous la coque, la gondole, il dispose par ailleurs de deux vedettes hydrographiques. Longues de 8 mètres, ces embarcations, qui disposent d’importants systèmes de mesure, sont optimisées pour l’étude des petits fonds.
L’ensemble des données collectées est directement traité et exploité à bord du BHO, au sein duquel sont aménagés de vastes locaux scientifiques et laboratoires.
Pour son autodéfense, le bâtiment est équipé de mitrailleuses de 12.7mm.