Après une première sortie du 16 au 20 mars, le second bâtiment de projection et de commandement construit pour la marine russe a appareillé hier de Saint-Nazaire pour une nouvelle campagne d’essais en mer. Mis à flot en octobre dernier, le Sevastopol (Sébastopol), qui doit être normalement livré à l’automne, est le sistership du Vladivostok, immobilisé dans le bassin de Penhoët depuis le mois de novembre. La livraison du premier BPC russe est toujours suspendue par l’Elysée en raison de la situation en Ukraine. Alors que des discussions ont lieu entre Paris et Moscou pour trouver une solution à cet épineux problème, les Russes, par la voix du patron de Rosoboronexport, qui a signé le contrat avec DCNS, se donnent encore deux mois pour trouver un compromis avec la France. A défaut, une procédure d’arbitrage sera enclenchée devant une juridiction indépendante, la Russie menaçant de réclamer le remboursement des sommes versées et le paiement de pénalités.
Un contrat à 1.2 milliard
Pour mémoire, ce contrat de 1.2 milliard d’euros a été signé en 2011. Il porte sur la livraison de deux BPC dérivés des Mistral de la marine française, ainsi qu’un important volet consacré au transfert de technologie nécessaire pour permettre aux chantiers russes de réaliser des bâtiments de ce type. Dans cette perspective, les parties arrière des Vladivostok et Sevastopol ont été réalisées par OSK à Saint-Pétersbourg avec l’aide technique française. Elles ont ensuite été remorquées à Saint-Nazaire où STX France les a intégrées aux parties avant, produites dans l’estuaire de la Loire. Le chantier français, qui agit pour ce programme en qualité de sous-traitant de DCNS, a ensuite assuré l’achèvement et les essais des bâtiments, en collaboration avec son donner d’ordres. Quelques 400 marins russes des futurs équipages ont également été formés en France.
Coûts supplémentaires pour l'immobilisation du Vladivostok
Concernant le coût pour les industriels français de l'immobilisation du Vladivostok, différents chiffres circulent. Après de nouvelles vérifications, les estimations réalisées par les industriels seraient de 3 à 5 millions d'euros par mois pour les deux BPC, sachant que seul le premier représente pour le moment un surcoût. Composée de différents frais (maintenance, gardiennage, location de quai...), la facture pour le Vladivostok peut donc être évaluée entre 1.5 et 2.5 millions d'euros par mois.