Depuis sa première sortie en mer, début mars, le Vladivostojk, premier des deux bâtiments de projection et de commandement réalisés pour la marine russe, a déjà mené à bien trois campagnes au large de Saint-Nazaire, la dernière s'étant déroulée du 8 au 11 avril. Les sorties vont se poursuivre, la prochaine étant prévue en mai. En tout, le bâtiment devrait mener une demi-douzaine de navigations jusqu’à sa livraison, programmée au mois d'octobre. En dehors des aspects techniques, elles devront également permettre de former les futurs équipages. A ce titre, seuls quelques marins russes ont, pour le moment, pu prendre la mer sur le Vladivostok. Prévue ce printemps, l’arrivée à Saint-Nazaire du bâtiment école Smolniy, qui doit servir de caserne flottante aux 400 Russes sensés venir en France pour apprendre à mettre en œuvre les BPC, n’est toujours pas annoncée. Il faut dire que la période est très tendue d’un point de vue diplomatique entre l’Europe et la Russie en raison de l’Ukraine. Une crise qui tombe au pire moment pour le contrat des BPC russes, signé en 2011 par DCNS et dont la réalisation a été confiée à STX France. Pour le moment, le programme se poursuit de manière nominale mais si la situation en Ukraine devait se dégrader significativement dans les prochaines semaines, la France serait probablement obligée de réagir. Dans ce cas, la livraison des BPC serait probablement au cœur des éventuelles sanctions que l’Europe et les Etats-Unis pourraient prendre, par exemple en cas d’invasion russe dans l’Est de l’Ukraine. Il s’agit en effet d’un projet extrêmement symbolique, d’autant que le second BPC, le Sevastopol (livrable à l’été 2015) est destiné à être basé en Crimée, région ukrainienne annexée le mois dernier par la Russie. On notera cependant qu’une telle décision serait évidemment très difficile à prendre pour la France, en raison des conséquences industrielles et politiques qu’un report ou pire un refus de livraison entraineraient. En attendant, il va falloir rapidement gérer l’arrivée des 400 marins russes, qui devront obtenir leur visa pour débarquer à Saint-Nazaire et débuter leur formation.
Le BPC Vladivostok a déjà réalisé trois sorties en mer
Par
Vincent Groizeleau
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24/04/2014

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