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Le Vladivostok, premier des deux bâtiments de projection et de commandement destinés à la marine russe, devrait faire son apparition à Brest dans la journée. Le BPC, qui a appareillé lundi de Saint-Nazaire pour une nouvelle série d’essais en mer au large de Belle-Ile, pousse jusqu’à la pointe Bretagne pour une série de tests en rade de Brest. Le Vladivostok doit, en effet, utiliser les boucles magnétiques installées devant la presqu’île de Crozon afin que soit mesurée sa signature magnétique. Une procédure classique pour tous les bâtiments militaires. Le retour du BPC à Saint-Nazaire est normalement prévu vendredi.

 

 

La France ne remet pas en cause le programme

 

 

C’est en octobre prochain que STX France et DCNS doivent livrer ce premier BPC à la Russie. Malgré la crise ukrainienne et les menaces de sanctions européennes à l’encontre de Moscou, le président Hollande a indiqué samedi dernier que le programme se poursuivait normalement. « Ce contrat a été signé en 2011. Il s’exécute et il trouvera son aboutissement au mois d’octobre prochain. Pour l’instant, il n’est pas remis en cause », a déclaré le chef de l’Etat, répondant ainsi aux inquiétudes affichées par les Américains quant à la livraison des BPC russes, dont le second, prévu pour 2015, doit être basé en Crimée.

Concrètement, la France n’a aucun intérêt à bloquer ce programme et cristalliser seule la fureur de Vladimir Poutine, avec à la clié une brouille à long terme avec les Russes. Ce serait, de plus, un très mauvais signal envoyé à d’autres clients potentiels de l’industrie d’armement française. Enfin, en cas de non livraison, il faudrait rembourser ce contrat de plus d’un milliard d’euros, tout en se retrouvant avec deux bâtiments sur les bras, dont la Marine nationale n’a pas besoin et pour lesquels il n’y a aucune certitude de revente. Même si Paris veut rester ferme sur l’Ukraine, il y a des limites que le pragmatisme économique et politique ne peut franchir.

 

 

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© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

Le BPC russe Vladivostok (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

 

Un bâtiment caserne et l’arrière du second BPC attendus à Saint-Nazaire

 

 

Pour en revenir au programme, le Vladivostok poursuit donc ses essais, effectuant actuellement sa quatrième sortie en mer depuis son premier appareillage début mars. Le prochain grand jalon sera l’arrivée à Saint-Nazaire des futurs équipages, soit 400 marins qui doivent venir se former à terre, à quai et en mer. Une fois les visas délivrés, les militaires russes devraient rejoindre la France d'ici l'été. Il est normalement prévu qu’ils soient hébergés sur le bâtiment école Smolniy, appelé à servir de caserne flottante. Le navire effectue actuellement une campagne d’application qui l’a mené jusqu’en Algérie et qui doit à priori s’achever avec son retour à Kronstadt fin mai. Après avoir débarqué ses cadets, il devrait donc repartir pour rejoindre l’estuaire de la Loire. Un périple que doit également réaliser prochainement la partie arrière du second BPC russe, le Sevastopol, qui a été réalisée comme celle de son aîné par les chantiers OSK de Saint-Pétersbourg. Comme ce fut le cas pour le Vladivostok l’an dernier, cette section arrière va être remorquée à Saint-Nazaire afin d’être soudée à l’autre moitié du BPC, que STX France a fabriquée. Surmontée de l’îlot du bâtiment, cette partie avant est aujourd’hui achevée et en attente de jumboisation dans la forme profonde des chantiers nazairiens.

 

 

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© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU

La moitié avant du Sevastopol chez STX France (© : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)

 

 

Conçus pour les opérations amphibies et aéromobiles

 

 

Dérivés des BPC français du type Mistral, dont trois exemplaires sont en service dans la marine française, les Vladivostok et Sevastopol sont conçus pour la projection de forces au travers d’opérations amphibies et aéromobiles.  Longs de 199 mètres et présentant un déplacement de plus de 21.000 tonnes en charge, ils pourront mettre en œuvre 16 hélicoptères et quatre chalands de débarquement de type CTM NG (réalisés par le chantier STX de Lorient). La capacité d’emport est d’une centaine de véhicules, dont des chars, et de plus de 450 hommes de troupe. Les BPC, qui disposent d’importantes infrastructures de commandement pour diriger une opération interarmées et internationale, disposent également d’un vaste hôpital embarqué. 

 

 

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© DCNS

(© : DCNS)

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