Aller au contenu principal

Les préparatifs se poursuivent en vue d’un déploiement du groupe aéronaval français (GAN) dans la région du golfe Persique, où les appareils du porte-avions Charles de Gaulle doivent, notamment, être engagés contre les islamistes de Daech. Pour l’heure, aucune annonce officielle n’est intervenue quant au départ du GAN, décision hautement politique et toujours très sensible qui peut, en fonction des circonstances, être appelée à évoluer. Si le contexte demeure inchangé, l’officialisation du déploiement pourrait intervenir en marge d’un déplacement à bord du président de la République. François Hollande est en effet attendu le 14 janvier sur le Charles de Gaulle, où il doit présenter ses voeux aux armées.

La décision d’envoyer le groupe aéronaval  vers l’océan Indien et le golfe Persique, avec comme perspective une intervention accrue contre les islamistes, est très délicate. Car elle intervient dans un environnement sécuritaire extrêmement sensible en France, où Daech appelle ses partisans à mener des actions terroristes. Alors que plusieurs attaques sont intervenues ces dernières semaines dans l’Hexagone, le renforcement des moyens militaires français engagés au sein de la coalition pourrait inciter l’Etat islamique à tenter d’accentuer ses représailles. D’un autre côté, la France est comme ses alliés en guerre contre une menace qui, à court terme, ne peut se gérer que par les armes.

Diplomatiquement, le départ du groupe aéronaval français serait aussi l’occasion, pour Paris, de prendre du poids au sein de la coalition mobilisée contre Daech, vis-à-vis  des Américains, mais aussi des pays arabes, où les intérêts tricolores sont nombreux.

 

83575 cdg
© MARINE NATIONALE - FRÉDÉRIC DUPLOUICH

Le Charles de Gaulle évoluant avec l'US Navy (© MARINE NATIONALE)

 

Constitué d’au moins une frégate de défense aérienne, d’une frégate anti-sous-marine, d’un sous-marin nucléaire d’attaque et d’un ravitailleur, le GAN est donc articulé autour du Charles de Gaulle, qui met en œuvre une trentaine d’aéronefs (avions de combat Rafale Marine et Super Etendard Modernisés, avions de guet aérien Hawkeye, hélicoptères). Ces moyens pourront compléter les unités de l’armée de l’Air et de l'aéronautique navale (Rafale, Mirage 2000, Atlantique 2...) intervenant déjà en Irak depuis les Emirats Arabes Unis et la Jordanie. L’avantage du porte-avions est de pouvoir se positionner plus près des zones de combat, en l’occurrence au nord du golfe Persique, afin d’augmenter le nombre de sorties et la réactivité des forces aériennes contre toute cible identifiée par les moyens de surveillance.

 

83479 rafale cdg
© GUILLAUME RUEDA

Rafale sur le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)

 

Autonome et pouvant opérer durant plusieurs mois, avec à bord toutes les installations nécessaires à la maintenance et la mise en œuvre de son aviation, le Charles de Gaulle permettra aussi de soulager les unités de l’armée de l’Air engagées depuis le mois de septembre dans l’opération Chammal. Cela, en profitant du traditionnel déploiement annuel du porte-avions, la plupart du temps dans cette région.   

Aller plus loin

Rubriques
Défense
Dossiers
Marine nationale