BAE Systems s’est vu notifier en août le contrat portant sur la réalisation de trois nouveaux patrouilleurs hauturiers (OPV) destinés à la Royal Navy. Ce programme, d’une valeur de 438 millions d’euros, avait été annoncé en novembre dernier. Son objectif est de soutenir l’activité des chantiers britanniques, notamment les sites de la région de Glasgow, qui auraient été confrontés sans ces bateaux à une longue période de disette. Or, le gouvernement s’est engagé en 2009, au moment de la signature d’un accord visant à profiter de la construction des nouveaux porte-avions de la classe Queen Elizabeth pour consolider l’industrie navale dans le pays, à dédommager financièrement BAE Systems (qui a absorbé à cette occasion VT Group) en cas de creux de charge. En attendant le lancement du programme des 13 nouvelles frégates du type 26, prévu après 2015, l’industriel et le ministère de la Défense se sont donc entendus pour que trois OPV soient commandés.

Le chantier de Govan, qui a travaillé sur les T45 (© BAE SYSTEMS)
Plan de restructuration chez BAE Systems
En contrepartie, BAE Systems a initié un vaste plan de restructuration de se sa branche navale au Royaume-Uni. Celui-ci va donc se traduire la suppression de 1775 postes d’ici 2016, dont 940 à Portsmouth, qui va cesser son activité de construction après la livraison cet été de son dernier projet, un bloc de 6000 tonnes destiné au futur porte-avions HMS Prince of Wales. Quelques 835 postes vont également disparaître dans d'autres sites (Glasgow, Filton et Rosyth), alors que les chantiers de la Clyde ont été désignés comme ceux où se concentrerait, à l'avenir, la construction navale militaire.
Mise en chantier en octobre
La construction des trois nouveaux patrouilleurs, qui doit permettre à BAE Systems de maintenir de l’activité dans ses chantiers mais aussi de préserver les savoir-faire nécessaires à la production des T26, va bénéficier aux installations situées dans la région de Glasgow. BAE Systems y compte deux sites au bord de la Clyde : Govan et Scotsound. Ces derniers débuteront la réalisation de la tête de série en octobre, avec comme objectif de livrer ce bâtiment à la Royal Navy en 2017.

Le patrouilleur brésilien Apa (© MARINE BRESILIENNE)
Dérivés des patrouilleurs brésiliens et thaïlandais
Les futurs OPV ont été présentés en novembre dernier comme une version agrandie et améliorée des unités de la classe River (79.7 mètres, 1800 tonnes en charge). En fait, les nouveaux patrouilleurs britanniques reprendront le design des OPV Amazonas, Apa et Araguari, livrés en 2012 et 2013 au Brésil (ils avaient été initialement commandés par Trinidad et Tobago) et du même type que le Krabi, construit sous licence par la Thaïlande et mis en service en 2012.
Longues de 90.5 mètres pour une largeur de 13.5 mètres, ces unités affichent un déplacement de 2450 tonnes en charge. Capables d’atteindre la vitesse de 24 nœuds et de franchir 5500 milles à 12 nœuds, les bâtiments sont armés par un équipage de 40 (Thaïlande) à 80 marins (Brésil) et peuvent accueillir une quarantaine de passagers. La Royal Navy a opté pour ce design en demandant quelques modifications, notamment l’ajout d’une plateforme capable d’accueillir un hélicoptère du type AW101 Merlin et des espaces de stockage supplémentaires. On ne connait pas encore la nature de l’armement, mais celui-ci sera probablement constitué, à l’instar des OPV brésiliens, d’un canon de 30mm et de deux affûts de 25 mm (la plateforme est également conçue pour accueillir une tourelle de 76mm à l’avant).
Pouvant être déployés outre-mer, les futurs patrouilleurs de la Royal Navy seront essentiellement chargés de la surveillance et de la protection des eaux britanniques, mais aussi, plus largement, de la lutte contre le terrorisme, les trafics illicites et la piraterie dans les zones d’intérêt du pays. Ils remplaceront les trois premiers bâtiments de la classe River, les HMS Tyne, HMS Severn et HMS Mersey, mis en service en 2003 et 2004. La succession de la quatrième unité de ce type, le HMS Clyde, qui a été réalisé plus tard (2007) et avec différentes améliorations, dont une plateforme hélicoptère, n'est pas encore fixée.

Trois patrouilleurs du type River (© ROYAL NAVY)