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La nouvelle édition de l’ouvrage français de référence sur les forces navales du monde entier a été officiellement présentée hier soir au Centre d’Etudes Stratégiques de la Marine, à Paris.

Une édition marquée par la relève de Bernard Prézelin, qui était à la barre de Flottes de Combat depuis 1988 et a signé en 2016 son dernier livre au terme d’un engagement dont on peine à imaginer l’ampleur. Après 30 ans d’un travail de bénédictin, qui a vu ce capitaine de vaisseau de réserve et grand passionné de marines œuvrer quasiment sept jours sur sept, ne s’accordant que quelques rares semaines de congés, deux nouveaux auteurs lui ont succédé.

Flottes de Combat est désormais piloté par Stéphane Gallois et Alexandre Sheldon-Duplaix, qui ont eu pour délicate mission d’assurer la suite de Bernard Prézelin et de mener à bien ce qu’il convient de considérer comme « un morceau de bravoure ». Cela, alors qu’ils ont l’un et l’autre d’autres activités professionnelles.

Au final, cette édition 2018, parue début décembre aux Editions Ouest France et qui affiche en couverture l'Auvergne, l'une des nouvelles frégates multi-missions (FREMM) de la Marine nationale, compte 1480 pages illustrées de 1500 photos. On peut toujours y découvrir en détail la composition de toutes les marines et constater leur évolution, à l’image de la flotte chinoise qui, avec un tonnage de plus de 1.5 million de tonnes pour 601 bâtiments de combat et de soutien, dont deux porte-avions et 74 sous-marins, consolide sa place de numéro 2 mondial derrière l’US Navy (3.3 millions de tonnes, 276 bâtiments). Suivent la Russie (1 million de tonnes, 272 bâtiments), le Royaume-Uni (417.000 tonnes, 110 bâtiments), le Japon (409.000 tonnes, 110 bâtiments), l’Inde (302.000 tonnes, 116 bâtiments) et la France (276.000 tonnes et 97 bâtiments). Des chiffres de Flottes de Combat en date du 1er octobre dernier.

La lecture de cet ouvrage est toujours aussi passionnante, même si l’on sent que cette première édition ne fut pas une sinécure pour les nouveaux auteurs. Les habitués et puristes relèveront un certain nombre de lacunes, notamment un renouvellement nettement moins important de l’iconographie, une présentation moins claire avec par exemple un manque de séparation nette entre les différentes administrations, ainsi que des fiches de navires qui chassent sans doute trop souvent sur la page suivante, complexifiant la recherche comme la lecture. Enfin, certains chapitres sont parfois assez datés, dont curieusement celui réservé à la marine française, où apparaissent des bateaux pourtant désarmés avant l’été 2018 ou encore quelques erreurs, des modifications plus ou moins récentes d’équipements non mises à jour et des données connues mais manquantes sur certains programmes nouveaux. Sans compter que, hasard malheureux du calendrier pour FDC, la Marine nationale s'apprête à annoncer une série de changements qui vont rendre un certain nombre d'informations obsolètes. 

On sait malgré tout la complexité comme la difficulté d’un tel ouvrage, surtout quand il s’agit d’une première fois. Mais il est aussi vrai qu'il s'agit d'une institution et que son public est particulièrement exigeant, surtout pour un livre vendu 240 euros.

Il y a donc des points perfectibles, ce dont Stéphane Gallois et Alexandre Sheldon-Duplaix ont parfaitement conscience. Les deux nouveaux auteurs de Flottes de Combat auront sans aucun doute à cœur de les traiter pour la prochaine édition de cet ouvrage créé en 1897 et paraissant normalement tous les deux ans. 

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