Le HMS Ocean, qui sera après le désarmement du HMS Illustrious prévu d'ici la fin de l'année le dernier porte-hélicoptères de la Royal Navy, va bientôt sortir d’une importante période de remise à niveau. Quinze mois de travaux débutés fin 2012 à la base navale de Devonport. D’un coût de près de 80 millions d’euros, cet arrêt technique a porté sur la maintenance des parties techniques, notamment l’appareil propulsif, ainsi que la réfection des installations aéronautiques (pont d’envol, hangar, ascenseurs…). Le HMS Ocean a également vu ses systèmes d’armes et de communication rénovés.
Bâtiment conçu pour la projection de force
Construit à Barrow-in-Furness et mis en service en septembre 1998, le bâtiment mesure 203.4 mètres de long pour 34.4 mètres de large et présente un déplacement de 21.750 tonnes en charge. L’armement du HMS Ocean, dédié à l’autodéfense rapprochée, comprend trois systèmes multi-tubes Phalanx, quatre canons de 20mm télé-opérés et des mitrailleuses. Capable d’atteindre la vitesse de 18 nœuds, il est armé par un équipage de 285 marins, auxquels s’ajoutent 180 hommes pour le groupe aérien embarqué. Celui-ci peut comprendre 12 hélicoptères de la marine (Merlin, Sea King, Lynx) ou des autres forces britanniques (Chinook, Apache…) Les hélicoptères de combat Apache ont, notamment, été mis en œuvre lors de l’intervention en Libye, en 2011, au cours de laquelle ils ont été déployés depuis le HMS Ocean pour neutraliser des unités des forces pro-Kadhafi. Une action menée conjointement avec les bâtiments de projection et de commandement de la marine françaises, dont les Gazelle et Tigre ont réalisé 90% des attaques de ce type.

Le HMS Ocean et un BPC français au large de la Libye, en 2011 (© MARINE NATIONALE)
En dehors de ses capacités aéronautiques, le HMS Ocean peut déployer des soldats et du matériel. A cet effet, il dispose de ponts garage pour 40 véhicules et peut héberger 500 hommes de troupe (800 pour une courte période). L’embarquement et le débarquement se fait au moyen de rampes latérales (à quai) et en mer via une rampe arrière débouchant sur un ponton à partir duquel les véhicules et les hommes utilisent des chalands pour faire la navette avec la terre. Il peut s’agir de gros chalands transportés par des bâtiments dotés d’un radier, ou pour les véhicules légers et les hommes des quatre petits chalands de type LCVP embarqués par le HMS Ocean.
En service jusqu’à l’arrivée des nouveaux porte-avions
Tout comme le HMS Illustrious, le dernier des trois anciens porte-aéronefs du type Invincible transformé en porte-hélicoptères en 2011 suite au retrait du service des Harrier, le HMS Ocean devrait être mis en vente dans les toutes prochaines années. Il est en effet peu probable que la Royal Navy conserve ce bâtiment une fois ses deux nouveaux porte-avions mis en service. Le premier, le HMS Queen Elizabeth, doit être mis à flot cette année au chantier Babcock de Rosyth. Prévu pour débuter ses essais en mer en 2016, il ne devrait pas être pleinement opérationnel avant 2020, les premiers appontages et décollages à bord du nouvel avion de combat F-35B étant prévus en 2017/2018.
En attendant que le HMS Queen Elizabeth, puis son sistership le HMS Prince of Wales, soient admis au service actif, le HMS Ocean sera le seul bâtiment de la flotte britannique à pouvoir déployer un groupe aéromobile conséquent. Il demeurera la pierre angulaire des capacités de la force de projection navale britannique, étant au cœur d’un dispositif comprenant également les transports de chalands de débarquement HMS Albion et HMS Bulwark, ainsi que les TCD auxiliaires du type Bay.

Le nouveau design de LHD dérivé du HMS Ocean (© BAE SYSTEMS)
Une version dérivée pour l’export
On notera que BAE Systems a développé pour l’export un porte-hélicoptères d’assaut dérivé du HMS Ocean,. Le nouveau concept britannique prévoit l’ajout d’un radier pour l’emport de quatre chalands de débarquement ou deux engins de type Landing Craft Air Cushion (LCAC), s’ajoutant aux Landing Craft Vehicle Personnel (LCVP) sous bossoirs. Plus grand que le HMS Ocean, avec une longueur de 210 mètres et un déplacement atteignant 23.000 tonnes en charge, le Landing Helicopter Dock de BAE Systems dispose de vastes ponts pour l’emport de matériel, soit 2000 m² au total, avec une capacité de plus de 100 véhicules militaires. Le bâtiment peut également accueillir plus de 800 soldats en plus de son équipage de 300 hommes. Le pont d’envol compte six spots d’appontage pour des hélicoptères de type AW101 Merlin, ainsi que deux ascenseurs desservant un hangar pouvant abriter six appareils.

Le nouveau design de LHD dérivé du HMS Ocean (© BAE SYSTEMS)
Armé de deux canons de 40mm, deux Phalanx et des mitrailleuses, ce design de LHD, équipé d’un radar Artisan 3D et de lance-leurres, peut servir de bâtiment de commandement pour une opération interarmées et internationale. Il est également conçu pour les opérations humanitaires, grâce à ses capacités amphibies et aériennes, ainsi que ses installations hospitalières. On notera que sa vitesse est plus élevée que celle de son aîné, atteignant 22 nœuds, avec une autonomie de 7000 milles à vitesse économique.