Dans la perspective d’un prochain déploiement, probablement vers le Proche et le Moyen-Orient, la frégate antiaérienne Jean Bart s’est livrée hier à un exercice RESEVAC d’évacuation de ressortissants à Saint-Mandrier. Cette manœuvre « constitue une étape certifiant l’employabilité du bâtiment en opération. Le Jean Bart acquiert ainsi une qualification supérieure pour son prochain déploiement au printemps », explique la Marine nationale. De telles manœuvres, assez courantes avec les unités amphibies, comme les BPC du type Mistral, sont moins régulières avec les frégates. Celles-ci, comme tout autre navire de la flotte française déployés à l’étranger, peuvent toutefois être amenées à participer à des évacuations de ressortissants. Cela avait par exemple été le cas en 2015 au large du Yémen avec le patrouilleur hauturier L’Adroit.
Le Jean Bart (© MER ET MARINE - FRANCIS JACQUOT)
On notera que l’exercice mené hier à Saint-Mandrier a impliqué comme « plastron », c’est-à-dire des figurants jouant le rôle de ressortissants à évacuer, 9 élèves du lycée Pic de Toulon et 46 élèves de la Préparation Militaire de la Marine (PMM) de la ville de Grenoble. Ces derniers passent d’ailleurs toute la semaine au sein de la base navale de Toulon. Ils y découvrent, explique la marine, différentes unités, comme la flottille amphibie, mettent en application leur savoir-vivre militaire comme l’ordre serré et pourront s’entraîner aux tirs. A la fin de cette année assidue d’insertion au monde militaire, les élèves obtiendront le diplôme certifiant de la PMM. Certains de ces jeunes décideront ensuite de s’engager ou de devenir réservistes.
Evacuation d'un blessé (© MER ET MARINE - FRANCIS JACQUOT)
Lors de l'exercice RESEVAC, ils ont permis aux marins du Jean Bart de s'entrainer sur les différentes phases d'une évacuation, qui passe par le déploiement des équipes à terre, la sécurisation de la zone, la prise en charge et l'identification des ressortissants, puis leur transfert vers le bâtiment où ils sont accueillis et "traités" selon leur situation, les blessés faisant par exemple l'objet d'un suivi médicales dès la terre. Cela, alors que le navire peut aussi agir en situation dangereuse et devoir repousser des menaces, voire lutter contre des avaries de combat.
Transfert vers le Jean Bart (© MER ET MARINE - FRANCIS JACQUOT)
Transfert vers le Jean Bart (© MER ET MARINE - FRANCIS JACQUOT)
Concernant le Jean Bart, cette frégate antiaérienne réalisée à Lorient par DCNS est entrée en service en 1991, trois ans après son sistership, le Cassard. Longs de 139 mètres pour un déplacement de 5000 tonnes en charge, ces bâtiments armés par 250 marins disposent d’un système surface-air SM-1 MR (rampe simple avec 40 missiles en soute), deux systèmes surface-air à très courte portée Sadral (lanceurs sextuples pour missiles Mistral), 8 missiles antinavire Exocet MM40, une tourelle de 100mm, deux canons de 20mm, des mitrailleuses et deux tubes lance-torpilles. Ils peuvent également embarquer un hélicoptère Panther. Les Cassard et Jean Bart seront remplacés en 2021 et 2022 par les frégates Alsace et Lorraine, deux FREMM dotées de capacités de défense aérienne renforcées.

Le Jean Bart (© MARINE NATIONALE)